Avec le lancement plus rapide que prévu de l’exploitation de la mine de fer de Belinga, le Gabon confirme son statut de (future) super-puissance minière

La Convention d'exploitation minière de Belinga a été signée mardi 7 février 2023 à Libreville © DR

Après la signature d’une convention de prospection il y a quelques mois entre Fortescue Metals et l’Etat gabonais, les deux protagonistes ont signé mardi 7 février une convention d’exploration. Résultat : Ivindo Iron SA, joint venture (entreprise conjointe) entre Fortescue et le Gabon, commencera plus rapidement que prévu l’exploitation du gisement de minerai de fer de Belinga. Son potentiel pourrait être au moins équivalent à celui de la mine de Simandou en Guinée Conakry.  

Le Gabon et Fortescue Metals Group Ltd, par le biais de leur coentreprise Ivindo Iron SA (Ivindo Iron), ont signé mardi 7 février une convention minière en vue de l’exploitation du projet de minerai de fer de Belinga situé dans la province de l’Ogooué-Ivindo dans le centre du Gabon. La mise en exploitation est prévue pour le second semestre de cette année 2023.

La convention minière conclue ce mardi couvre l’ensemble des aspects juridiques, fiscaux et réglementaires relatifs aux 4 500 kilomètres carrés qui composent le projet Belinga. Dans un premier temps, la production pourrait s’élever à deux millions de tonnes par an. Les études laissent toutefois envisager une production à beaucoup plus grande échelle.

Possiblement l’un des gisements de fer les plus importants au monde

« Les programmes de cartographie géologique et d’échantillonnage ont confirmé notre sentiment initial selon lequel la mine de fer de Belinga pourrait bien s’avérer un jour être l’un des plus grands du monde », a déclaré Andrew Forrest, le fondateur et président de Fortescue Capital, ajoutant que « cette région ferrifère émergente a un potentiel énorme. » 

Environ 200 millions de dollars US seront mobilisés pour la première phase d’exploitation. Mais à terme, l’investissement total pourrait être supérieur à 10 milliards de dollars, indique une source proche du dossier.

20 000 emplois

La mine de fer de Belinga aura un impact important sur le reste de l’économie du pays. Le minerai sera transporté par camion et par rail sur les routes et les infrastructures ferroviaires existantes et sera expédié depuis le port minéralier d’Owendo, près de Libreville. Au total, les autorités tablent sur la création de plus de 20 000 emplois directs et indirects.

Par ailleurs, la mine de fer de Belinga sera exploitée suivant les normes environnementales les plus strictes, indiquent les promoteurs du projet. Considéré comme en pointe en ce domaine, le Gabon est particulièrement exigeant et sourcilleux sur cet aspect.

Le manganèse et désormais le fer

Depuis une dizaine d’années et l’élection à la présidence d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon entraine son économie à marche forcée dans l’après-pétrole. Ce qui passe par la diversification de son économie. Dans ce processus, le bois et désormais les mines occupent une place centrale. Le Gabon est déjà l’un des principaux producteurs mondiaux de manganèse. Avec Belinga, il pourrait aussi devenir un acteur important de la production de fer sur le marché mondial.

C’est le sentiment de cet expert australien. « Le Gabon est devenu en l’espace d’une dizaine d’années un acteur important du secteur. A terme, il pourrait bien devenir une super-puissance minière. »