Au Gabon, pays modèle en matière de riposte contre le Covid-19, des scientifiques arpentent la forêt vierge pour étudier les virus émergents

Des chercheurs prélèvent des échantillons sur une chauve-souris dans une grotte de la grotte de Zadié, au Gabon. Novembre 2020 © STEEVE JORDAN/AFP

Au Gabon, des chercheurs arpentent la forêt vierge pour étudier les chauves-souris, suspectées d’être à l’origine de la plupart des épidémies transmises à l’homme, dont le Covid-19.

Est-ce un film de science-fiction ? Une série dystopique ? Six hommes en combinaison jaune, couverts de la tête aux pieds, grimpent laborieusement vers une cavité perdue au cœur de la forêt vierge, à la recherche de virus émergents. Ces chercheurs du Centre interdisciplinaire médical de recherches de Franceville (CIRMF) se rendent dans la grotte de Zadié, dans le nord-est du Gabon, pour étudier les chauves-souris, suspectées d’être à l’origine de la plupart des épidémies transmises à l’homme ces dernières années : le SRAS en 2003, le MERS en 2012, Ebola et aujourd’hui le SARS-CoV-2, à l’origine du Covid-19 qui paralyse la planète.

Le chemin est jonché d’humus, d’écorces et de feuilles roussies qui exhalent le parfum de la forêt vierge de ce pays dont le climat tropical, chaud et humide, et la faune luxuriante offrent un terrain particulièrement favorable à la prolifération de virus, ce dont n’ont pas conscience les populations locales. Mais peu à peu, l’odeur de la terre humide laisse place à celle du guano, les excréments des chauves-souris. D’abord légère, elle devient suffocante. L’air se fait irrespirable. Des abeilles et des papillons aux reflets argentés tournoient près des visages concentrés des chasseurs de virus. Sous la combinaison, la chaleur est étouffante. La sueur perle sur les lunettes de protection des chercheurs. Au-dessus d’eux, la cime des arbres se perd dans des nuages menaçants et les lianes semblent descendre du ciel.

Soudain, comme une bouche ouverte sur la forêt, l’entrée de la grotte apparaît…

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