Après Eramet, au tour de Total d’afficher de solides résultats grâce au Gabon

Après Eramet en février dernier, c'est au tour de Total, une autre grande entreprise française implantée au Gabon d'annoncer en mai 2018 de très bons résultats. © DR – Twitter.

Après Eramet (actionnaire majoritaire de la Comilog) en février dernier qui a annoncé d’excellents résultats annuels grâce au manganèse gabonais, c’est au tour de Total, une autre grande entreprise français, d’annoncer de très bons résultats pour le premier trimestre 2018 grâce au Gabon. Le groupe enregistre en effet une forte amélioration de sa profitabilité avec une multiplication par cinq de son bénéfice trimestriel dans un contexte marqué par la hausse des cours de l’or noir.

Au Gabon, Total a le sourire. Au premier trimestre 2018, sa production a certes accusé une légère baisse à 35 700 barils par jour (moins 22 % par rapport au premier trimestre 2017). Des chiffres qui s’expliquent par la cession à Perenco d’actifs matures, le 31 octobre 2017, par des problèmes de compression sur les champs d’Anguille et de Torpille, ainsi que le déclin naturel des champs que le groupe exploite de longue date.

Pour autant, Total Gabon bénéficie a plein de la remontée des cours de l’or noir qui ont à nouveau franchit le cap des 80 dollars le baril la semaine dernière (après avoir atteint un plancher de 30 dollars en janvier 2017). Conséquence : si le chiffre d’affaires du groupe a atteint 208 M$ sur le premier trimestre, en recul limité de 1 %, l’effet prix a compensé la baisse des volumes vendus. Le prix de vente moyen des deux qualités de pétrole brut commercialisées par Total Gabon (Mandji et Rabi Light) s’est en effet élevé à 61,7 $/b, soit une hausse de 27% par rapport au premier trimestre 2017. Du coup, le résultat net du groupe ressort à 23 M$, en forte amélioration par rapport au premier trimestre 2017 (5 M$).

« Si l’effet prix joue à plein dans ces bons résultats, ceux-ci s’expliquent aussi par un programme de réduction des coûts mis en œuvre par la société, de moindres amortissements et la réduction des charges financières du fait du désendettement de la société« , précise une source localement.

De quoi inciter Total à maintenir et peut-être renforcer ses positions sur le marché gabonais de plus en plus ouvert et concurrentiel. En l’occurrence, cela semble être la stratégie adoptée par le groupe français. Ses investissements pétroliers se sont élevés durant le dernier trimestre écoulé à 30 M$, en hausse de 76 % par rapport au premier trimestre 2017. Ils comprennent le démarrage d’une campagne de forage à terre, des travaux d’intégrité/pérennité sur les installations en mer (Anguille, Torpille et Grondin) et à terre (terminal du Cap Lopez) ainsi que des études de géosciences et de développement. En outre, Total Gabon a acquis en juin 2017 une participation additionnelle de 50 % dans le permis de Baudroie-Mérou.

La participation du groupe dans le pétrole gabonais pourrait être d’autant plus renforcée dans les années à venir que le marché gabonais retrouve une attractivité qu’il avait quelque peu perdu dans un passé récent. En effet, les découvertes de champs pétroliers offshore au potentiel très prometteur se sont multipliés ces derniers mois mois dans le pays. Une bonne nouvelle d’autant que celles-ci interviennent dans une période de forte remontée des cours de l’or noir.

Un contexte favorable qui a incité le Gabon a restructuré son secteur pétrolier. Fin avril, un nouveau administrateur-directeur général a été désigné pour prendre les rênes de la Gabon Oil Company. C’est l’ingénieur Patrichi Christan Tanasa, spécialiste des matières premières et des hydrocarbures, qui a été choisi avec pour mandat d’avoir une gestion plus dynamique dans ce secteur ; l’objectif étant de permettre à l’Etat gabonais de tirer davantage partie de cette ressource qui constitue une partie importante de son PIB et de ces recettes budgétaires.