Le constat est largement partagé. Ces dernières semaines, le panier de la ménagère coûte beaucoup plus cher. Farine, huile, riz… les prix ont fortement augmenté. Il en va de même pour les matériaux de construction et, de façon générale, de tous les produits importés. Ce phénomène, qui n’épargne pas le Gabon, est en réalité mondial. Il concerne l’ensemble des pays dans le monde, Europe et Etats-Unis compris, à plus ou moins forte intensité. Il n’a rien à voir avec de quelconque décisions politiques. Il est le fruit d’un cumul de facteurs économiques conjoncturels. Explications pédagogiques.
La hausse des prix à la consommation, qu’il s’agisse de biens de premières nécessités comme l’alimentation ou de matériels, n’est en rien un phénomène national, mais mondial qui frappe tous les pays dans le monde. En France, par exemple, les prix de l’électricité ont très fortement augmenté. Aux Etats-Unis, l’inflation dépasse désormais les 6 %.
Partout donc les prix augmentent. Cette augmentation n’a rien à voir, comme certains tentent de le faire croire, avec de quelconque décisions politiques au niveau national. Elle est en réalité le fruit d’un cumul de facteurs économiques d’ordre conjoncturel.
Le premier de ces facteurs est la hausse vertigineuse du prix des matières premières dans le monde. Qu’il s’agisse du pétrole, du gaz, des minerais (fer, or, manganèse, cuivre, bois…) et des matières premières agricoles, l’augmentation des prix est aussi subite que spectaculaire. Mais cette hausse ne se borne pas aux seules matière premières. Elle touche toutes les composantes du prix de revient d’un produit (matière première, mais aussi emballage, transport, dédouanement), créant ainsi une inflation record.
Le deuxième facteur réside dans l’explosion du transport maritime international. Les coûts du fret sont en hausse de 138 % en provenance d’Asie, passant de 5 000 USD en juillet 2020 à 13 000 USD en juillet 2021. Un phénomène qui s’explique par un embouteillage causé par la levée des confinements décrétés pour faire face à la pandémie de Covid-19. Dès que les bateaux ont pu à nouveau naviguer, la demande a été tellement forte que l’offre de transport n’a pu la satisfaire et les prix ont très fortement augmenté.
Un phénomène mondial lié à la conjoncture économique
Un troisième facteur consiste en l’augmentation historique du paiement des droits de douane. Le coût du transport maritime entre en effet dans le calcul de l’assiette de ces droits de douane à hauteur de 20 à 30 %. Or, les coûts du transport maritime augmentant, les droits de douane augmentent d’autant. Dit autrement, à valorisation de marchandises identique, le montant des droits de douanes est beaucoup plus important car la part de l’assiette de ces droits de douane constituée par le coût du transport a très fortement augmenté.
Enfin, un quatrième et dernier facteur tient au fait que, pour faire face à cette hausse des coûts, les entreprises ont dû sensiblement augmenter leurs prix pour préserver leurs marges bénéficiaires. Au final, c’est le consommateur qui paye l’addition.
Par conséquent, ceux qui tentent au Gabon de s’emparer de cette hausse des prix pour en faire une polémique et critiquer l’action des pouvoirs publics oscillent entre la mauvaise foi et le populisme, pariant sur la crédulité de leurs interlocuteurs.
Quoi qu’il en soit, dans ce tableau très sombre point tout de même une lueur d’espoir. Dans une large mesure, cette inflation devrait en grande partie être transitoire et se résorber au fur et à mesure de la normalisation de la situation économique au niveau mondiale, qui demeurent perturbée par les effets de la pandémie de Covid-19.
