[Analyse] Pourquoi le choix du Gabon d’affecter une partie de la plus-value tirée de la hausse de ses recettes pétrolières au subventionnement des produits de première nécessité est pertinent

Le pain, à travers la farine, fait partie des produits qui seront subventionnés © DR

Selon la grande banque américaine Goldman Sachs, le prix du baril de pétrole, qui a franchi le seuil des 120 dollars, devrait atteindre dans les prochaines semaines les 140 dollars. 

Le prix du baril de pétrole ne cesse de grimper. Après avoir été valorisé négativement en avril 2020, celui-ci est remonté en flèche. Cette semaine, le prix du baril de Brent a franchi la barre des 124 dollars.

Pour le Gabon, qui produit près de 200.000 barils jours, c’est une manne financière appréciable qui vient renflouer les caisses de l’Etat et lui donne des marges de manœuvre budgétaires.

Se pose désormais la question de son affection. Il y a, en l’espèce, trois grandes options : soit consacrer ces montants au désendettement du pays ; soit l’investire dans des dépenses d’avenir (infrastructures, écoles, hôpitaux…) ; soit en faire bénéficier à court terme les Gabonais en maintenant leur pouvoir d’achat dans un contexte mondial marqué par le retour de l’inflation.

C’est cette dernière option, en partie tout au moins, que le Gabon a retenu comme l’a indiqué sur les réseaux sociaux, le porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze.

Le pays a choisi d’affecter une partie de la plus-value tirée de la hausse des recettes pétrolières au subventionnement des prix des biens de première nécessité. Il s’agit tout à la fois du carburant, de la farine, du pain, des boites de sardine, etc.

Cette option est contraire aux suggestions du Fond monétaire international (FMI) qui préconise au Gabon d’investir massivement dans les infrastructures. Reste que ce choix est tout à fait pertinent. Face aux difficultés économiques actuelles liées à l’inflation, le gouvernement ne peut ni rester insensible ni inactif. Il a donc opéré le bon choix.

Ensuite, il s’agirait de savoir quelle est le pourcentage effectif de la plus-value pétrolière dévolu au subventionnement des produits de première nécessité (qui ne peut être objectivement de 100 %) et celui consacré d’une part aux investissements d’avenir et d’autre part au désendettement. Une communication du gouvernement sur ce point serait opportun.