[Analyse] Ce qui a conduit le département d’Etat américain à reconnaître les « progrès significatifs » réalisés par le Gabon en matière de transparence budgétaire

Le chef du Département d'Etat américain, équivalent du ministère des Affaires étrangères, Antony Blinken © DR

Le département d’Etat des États-Unis, équivalent du ministère des Affaires étrangères, vient de rendre public son rapport annuel sur le niveau de transparence budgétaire des pays africains.

Ce document, rapporté par l’Agence panafricaine Ecofin, prend en compte 141 pays. Il a pour critères d’appréciation, entre autres, l’accessibilité et la fiabilité des documents fiscaux publics.

Le Gabon figure parmi les meilleurs élèves de ce classement. Le pays intègre en effet la catégorie de ceux dont les « progrès » sont « significatifs », autrement dit à la fois tangibles et rapides.

Selon les auteurs de ce classement, ces progrès sont à mettre à l’actif des autorités gabonaises « depuis deux ans et demi ». Un timing qui correspond à la reprise en main fin 2019 par le président Ali Bongo Ondimba de son cabinet, la pièce maitresse de l’Exécutif au Gabon.

Exit à ce moment-là Brice Laccruche Alihanga, emporté par l’opération anti-corruption Scorpion. C’est désormais Noureddin Bongo Valentin, nommé coordinateur général des affaires présidentielles en novembre 2019 qui à la haute main sur les questions budgétaires.

La différence ne s’est pas faite attendre. Le pays est engagé dans une restructuration sans précédent de ses finances publiques. Il a mis un terme à l’évaporation des deniers publics, mal endémique jusqu’à présent dans le pays, à travers l’opération anti-corruption Scorpion mais aussi la mise en place d’une task-force sur la dette intérieure qui a permis de déterminer que les 2/3 de cette dette était en réalité fictive !

Fini également la construction d’éléphants blancs et les dépenses somptuaires. Place aux infrastructures utiles, c’est-à-dire à haut rendement économique et social, et à la réduction du train de vie de l’Etat.

Le rôle déterminant de Noureddin Bongo Valentin

« On observe un changement radical dans le mode de gestion depuis l’arrivée d’une nouvelle équipe à la Présidence de la République gabonaise », observe l’un des auteurs de ce classement. « Le départ de l’ancien directeur de cabinet de la Présidence et son remplacement par un nouvel ‘homme fort’ a été déterminant », ajoute-t-il dans une allusion à Noureddin Bongo Valentin.

Ce nouvel état d’esprit a non seulement permis au pays de surmonter économiquement la crise de la Covid-19, mais aussi d’emporter à nouveau la confiance du FMI qui vient d’accorder au Gabon un nouveau prêt triennal de 120 milliards de francs CFA sur 3 ans. Une « faveur » dont nombre de pays africain ont espéré, en vain, bénéficier.

Voici dans son intégralité le classement élaboré par le Département d’Etat des Etats-Unis et repris par nos confrères de l’Agence Ecofin :