Le ministre de la Promotion des investissements, Hugues Mbadinga Madiya, a lancé, lundi 4 juillet à Libreville, des concertations avec des organisations professionnelles du secteur privé. Objectif : examiner et mettre en œuvre 32 réformes adoptées par le gouvernement pour l’amélioration du cadre des affaires. Pour les experts, qui a largement, le potentiel pour attirer des investisseurs en plus grand nombre, gagnerait à se concentrer sur quelques priorités.
« Ces rencontres ouvrent la voie à un cycle de rencontres public-privé et public-public en vue d’implémenter des actions durables d’amélioration de l’attractivité de notre pays vis-à-vis des investisseurs nationaux et internationaux », a déclaré le ministre lors de l’ouverture de ces assises.
Concrètement, 32 réformes susceptibles d’être mises en œuvre à l’horizon 2023 seront passées en revue. Ventilées au sein de sept indicateurs, ces réformes concernent la création d’entreprises, le raccordement à l’électricité, le commerce transfrontalier, le paiement des taxes, l’octroi du permis de construire, le transfert de propriété et la justice commerciale.
Sur ces 32 réformes, le gouvernement déclare en avoir réalisé 13, prescrites par le rapport Doing Business de la Banque mondiale entre 2019 et 2020. Il s’agit notamment de l’instauration du Guichet numérique de l’investissement (GNI) en province après Libreville, la poursuite de la numérisation des titres fonciers, l’extension de la plateforme électronique « e-tax » aux PME-PMI ou encore le déploiement du logiciel Sydonia World sur l’ensemble des bureaux des douanes du Gabon. Toutes ces réformes ont été mises en place entre 2019 et 2020.
Des réformes qui, à ce stade, n’ont pas encore eu l’impact escompté sur le classement 2020 du Doing Business, puisque le Gabon s’est maintenu à la 169e place sur 190 pays évalués comme dans le classement précédent.
Pour améliorer son climat des affaires, le Gabon entend mettre en place son propre indicateur de performance, selon le Plan d’accélération de la transformation (PAT) de l’économie gabonaise. Cet indicateur national viendrait remplacer le rapport Doing Business de la Banque mondiale dont la production a été stoppée en 2021.
Pour les experts, le Gabon devrait se concentrer sur quelques axes afin que le signal envoyé soit effectivement reçu par les investisseurs : une fiscalité prévisible et adaptée, mais surtout la simplification des formalités administratives ou encore la sécurité des contrats et une meilleure gestion des délais de paiement, point sur lequel la marge de progression du pays demeure importante.
Ce faisant, le Gabon serait en capacité d’attirer plus d’investisseurs mais aussi de les conserver sur la longue durée, ce qui est au moins aussi important tant pour la bonne santé d’une économie que pour l’image du pays.