Air France : les usagers de la ligne Libreville – Paris, « l’une des plus chères d’Afrique », subissent depuis quinze jours « un service low cost »

Depuis le 1er juin 2018, la compagnie aérienne Air France a mandaté la jeune compagnie Air Belgium pour assurer la ligne quotidienne Libreville – Paris. Un choix qui suscite l’incompréhension et la colère des usagers. Explication. 

Le courrier, daté du 14 juin, est signé par Hervé Sérol et Sandra Bellon-Gorayeb, conseillers consulaires pour le Gabon. Il est adressé à Anne-Marie Couderc et Frédéric Descours, respectivement présidente par intérim d’Air France et directeur régional Afrique centrale de cette même compagnie.

Son objet ? Demander à Air France d’opérer à nouveau et immédiatement la ligne quotidienne Libreville -Paris qu’elle a délégué pour un mois (du 1er au 30 juin) à la compagnie belge Air Belgium. Problème : cette dernière, toute jeune, est totalement inexpérimentée sur les vols long-courriers. Surtout, en deux semaines, les incidents se sont accumulés : trois pannes techniques, deux rotations annulées, personnel de bord peu expérimenté et fort peu courtois, niveau de confort très éloigné des standards d’Air France, aucun ajustement tarifaire alors que l’avion affrété n’est plus le B777 mais le A340-300… La liste des complaintes est particulièrement longue.

Les usagers gabonais sont d’autant plus remontés face à cette situation que, comme le précise la missive signée par les conseillers consulaires, cette ligne qui « subit un service low cost depuis maintenant quinze jours », est « l’une des plus chères d’Afrique ».

Air France, dont la réputation s’est beaucoup dégradée ces dernières années suite à des grèves à répétition, une baisse dans la qualité du service et la montée en puissance de nouveaux acteurs en provenance du Golfe (Emirates) ou d’autres pays émergents (Turkish Airlines), voit à nouveau son image de marque entachée sur le continent africain, qui représente pourtant chaque année une part substantielle de ses bénéfices.