C’est ce qui ressort du conseil interministériel piloté par le premier ministre Julien Nkoghe Bekalé qui s’est tenu vendredi 13 septembre. Une volonté qui s’inscrit dans la double ambition du pays de privilégier l’enseignement technique et professionnel et d’augmenter le nombre d’emplois créés chaque année dans le secteur privé.
Un décret portant création d’une filière de formation agricole au Gabon devrait donc être prochainement présenté en conseil des ministres.
Cette décision est révélatrice de la nouvelle politique de formation mise en place au Gabon dans la foulée de la task force sur l’éducation qui s’est réunie en août 2018 pour remettre à plat l’ensemble du système.
L’objectif : favoriser l’insertion des jeunes dans l’emploi. D’où la volonté des autorités gabonaises de mettre en adéquation l’offre de formation avec les besoins réels et potentiels sur le marché du travail. Cela passe par le développement de l’enseignement technique et professionnel au détriment des filières générales, en particulier dans les humanités, qui, au fil du temps, sont devenues des voies de garage, n’offrant aucun débouché professionnel pour les étudiants.
Quant au choix de l’agriculture, il est également stratégique. « Le secteur agricole est très intensif en main d’oeuvre, ce qui signifie qu’il a un potentiel de création d’emplois très élevé. De plus, ces emplois sont créés pour l’essentiel en province, hors des grands centres urbains, ce qui offre des perspectives d’avenir aux jeunes ruraux. Enfin, développer l’agriculture est non seulement bon pour l’emploi mais aussi pour la balance commerciale en ce qu’il permet de réduire la facture annuelle des importations qui est constituée en large partie au Gabon de denrées alimentaires », explique un économiste de la Banque mondiale spécialiste du secteur agricole.
