Vaccins, masques… Pourquoi, selon l’OMS, le Gabon a aussi bien géré la crise de la Covid-19 sur le plan financier que sanitaire

Geoffroy Foumboula ne craint pas de multiplier les fake news au sujet de la gestion financière par les autorités gabonaises de l'épidémie de Covid-19 © DR

Après avoir perdu son combat pour l’annulation des mesures gouvernementales de lutte contre la Covid-19, le « Copil citoyen », un collectif d’opposants piloté en sous-main par Raymond Ndong Sima, s’est employé cette semaine à critiquer (dénigrer ?) la gestion par les pouvoirs publics de l’épidémie de la Covid-19, non sous l’angle sanitaire, mais financier, insinuant qu’il y aurait eu des surcoûts, des surfacturations, etc. Fantasmes ou réalité, nous faisons la lumière à ce sujet. 

Sur les réseaux sociaux, Geoffroy Foumboula, chouchou des médias d’opposition et starlette des réseaux sociaux, fait mine de s’émouvoir. « 890 000 doses de vaccin Covid achetées à 5 milliards auprès de Gavi Alliance par le ministère de la Santé. Vaccin là (sic !), c’est pas cadeau donc !!! ».

Il aurait suffit d’un simple calcul mathématique, une division en l’occurrence, à Geoffroy Foumboula pour qu’il se rende compte du coût unitaire tout à fait modique. 5 milliards de FCFA / 890 000 = 5.600 FCFA. Une dose de vaccin n’a donc coûté « que » 5.600 francs. Un chiffre que se garde bien de mettre en avant le Copil Citoyen. « Avec 5 600 FCFA, on sauve une vie. Le Copil citoyen estimerait-il que la vie d’un Gabonais vaut moins que 5.600 francs », tacle un haut responsable du ministère de la Santé.

Idem pour les masques. « 15 millions de masque pour près de 2 milliards », fait là aussi mine de s’estomaquer Geoffroy Foumboula. Or, si l’on fait le calcul, cela ramène le cout unitaire à 130 FCA à peine.

En réalité, le Copil Citoyen, dont l’ambition est de perturber l’action des pouvoirs publics à l’occasion de la Covid-19 pour paver la voie à l’avènement de l’opposition (espèrent-ils), usent d’arguments fallacieux. Il n’hésite pas même à verser dans le complotisme, tentant (maladroitement) de mettre la pression sur les parlementaires via les réseaux sociaux pour qu’ils rendent publics un rapport parlementaire de 2020 sur la gestion par le gouvernement de l’épidémie de Covid-19, pensant peut-être y trouver un trésor (comprendre, des éléments compromettants pour le gouvernement).

« Nous ne sommes pas ici dans la vérification rigoureuse des faits mais dans un combat politique », constate un professeur en science politique de l’UOB. « Le Copil citoyen, qui est clairement opposé au gouvernement – il suffit pour s’en convaincre de regarder sa composition – et qui n’est en rien une émanation de la société civile au sens où on l’entend classiquement, est à la recherche d’un nouveau souffle après son échec devant la Cour constitutionnelle (le décret gouvernemental prévoyant les nouvelles mesures de protection anti-Covid qu’il avait attaqué a été validé par la Cour, NDLR). Pour continuer à exister médiatiquement, il lui faut trouver un autre angle d’attaque. Or, comme il ne peut attaquer les autorités sur leur gestion de la crise sur le plan sanitaire, il tente de le faire sous l’angle financier », explique l’universitaire.

Sans doute avec le même insuccès. Comme l’a rappelé cette semaine l’OMS, qui scrute la stratégie de lutte des Etats contre la Covid-19 sous toutes ses coutures, « il n’y a pas que sur le plan sanitaire que le Gabon a bien gérer la crise de la Covid-19, sur le plan financier aussi ». Un point de vue plus éclairé et sans doute moins biaisé que celui du Copil citoyen dont la seule ambition n’est pas de se soucier de la santé des Gabonais mais bien de manipuler l’opinion à des fins purement politiciennes.