Rentrée scolaire ratée pour le ministre de l’Education au Gabon

Francis Nkea Nzigue, le ministre de l'Education du Gabon, est très critiqué pour sa gestion chaotique de la rentrée scolaire © DR

Francis Nkea Nzigue est sur la sellette et pourrait ne pas survivre au prochain remaniement gouvernemental prévu en novembre prochain. 

Alors que le président Ali Bongo Ondimba vient d’annoncer une réforme d’une ampleur inédite du secteur de l’Education, le ministre chargé de ce secteur vient de rendre une bien copie plus que médiocre en ce mois de septembre. Celui-ci a, en effet, pour le moins raté la rentrée des classes.

Dans les écoles conventionnées, celle-ci s’est effectuée il y a quelques jours, comme toujours, en bon ordre. Ce lundi, c’était au tour de l’enseignement privé et tout s’est également bien passé. Il a fort à parier qu’il en ira de même dans quelques jours pour la rentrée dans l’enseignement confessionnel.

Le tableau scolaire serait donc parfait s’il n’était… l’enseignement public. Le ministre et ses services ont été incapables jusqu’à présent de fixer la date de la rentrée. Résultat : le tout Gabon bruisse des rumeurs les plus folles, les uns la fixant à la semaine prochaine, les autre à la suivante, certains allant même jusqu’à la placer à la mi-novembre !

C’est incompréhensible, peste un parent d’élève. Depuis la fin de l’année scolaire précédent, ils n’ont pas eu le temps de fixer la date de rentrée ?, fait-il mine de s’interroger excédé.

« Erreur manifeste de casting »

Toutes les critiques aujourd’hui convergent vers le ministre d’Etat, chargé l’Education nationale (8ème dans l’ordre protocolaire) et vers son administration. « Francis n’a jamais véritablement endossé son costume de ministre de l’Education », confie l’un de ses collègues au sein du gouvernement qui parle avec regret à son sujet d’ « erreur manifeste de casting ». Avant d’occuper le poste de ministre de l’Education, Francis Nkea Nzigue avait déjà échoué comme ministre de la Justice. La grogne des magistrats avait contraint le premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, à lui retirer son portefeuille.

Il avait alors été placé à la tête du ministère de l’Education. Une seconde chance que l’intéressé n’a, semble-t-il, pas su saisir. « Il est incapable de tenir son administration. C’est elle qui le balade. Et comme il ne connaît pas ses dossiers sur le fond, il n’a aucune autorité », explique un haut-fonctionnaire du ministère qui avait pourtant accueilli en mai dernier le ministre sans a priori.

Cette affaire tombe d’autant plus mal que le président Ali Bongo Ondimba a décidé de faire de l’éducation sa priorité en matière de réforme dans les semaines qui viennent. Une task force, qui s’est réunie durant dix jours, lui a remis la semaine dernière un rapport assorti de 160 propositions. « Le ministre a été largement absent de ces travaux », fait remarquer un membre de la task force. « C’est bien le signe que quelque chose ne va pas », poursuit-il.

Des élections législatives auront lieu au Gabon les 6 et 27 octobre prochain. Le PDG, le parti au pouvoir, donné grand favori, devrait fort logiquement les remporter. Un nouveau gouvernement sera ensuite nommé. Quoi qu’il en soit, il y a peu de chances que Francis Nkea Nzigue en fasse parti.