« Le Gabon veut réformer son système d’éducation pour permettre aux jeunes de trouver plus facilement un emploi » (Pr Patrick Toufick Mouguiama Daouda)

Cérémonie de remise du rapport de la task force sur l'éducation au chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, ce vendredi 14 septembre à Libreville © DCP

C’est ce qu’a expliqué l’universitaire qui a coordonné les travaux de la task force sur l’éducation dont le rapport a été remis vendredi dernier au président Ali Bongo Ondimba, prélude à une vaste réforme du système de formation au Gabon. 

Après les finances publiques en juillet, c’est l’éducation que les autorités gabonaises entendent réformer en profondeur. Avec un objectif principal en tête : former les jeunes gabonais pour qu’ils trouvent un travail. Cela passe par une meilleure adéquation entre l’offre de formation et les besoins sur le marché de l’emploi. C’est ce qu’on appelle l’employabilité.

C’est ce qu’a confirmé le coordonnateur général des travaux de la task force sur l’éducation, la formation et l’emploi, le professeur Patrick Toufick Mouguiama Daouda, dans une interview au quotidien L’Union. « La task force avait pour objectif de répondre de manière spécifique et urgente à la question de l’employabilité. Au fond, notre philosophie est simple : il s’agit de former les jeunes Gabonais pour qu’ils trouvent plus facilement un emploi », a indiqué cet universitaire respecté qui a piloté du 22 août au 8 septembre les travaux de cette commission qui a formulé une série de propositions concrètes et opératoires pour réformer le secteur de l’éducation. Des propositions remises au président Ali Bongo Ondimba vendredi dernier.

Au total, 160 recommandations ont été formulées par cette task force, rassemblées dans un plan quinquennal visant à « mettre un terme à la production de chômeurs » et « à renforcer l’employabilité ». La nomenclature des différentes filières de formation sera ainsi revue, l’apprentissage revalorisé, de même que les filières techniques et scientifiques, trop longtemps délaissées au profit des humanités qui n’offrent que peu de débouchés professionnels.

Réformer en profondeur mais réformer vite également

Le Gabon se donne donc cinq ans pour purger son problème d’adéquation entre l’offre de formation et les besoins sur le marché du travail. Mais en même temps, il entend palier aux urgences. Dès octobre, un effort spécifique sera entre autres fait en matière d’orientation afin notamment de rediriger certains élèves de classe de 5ème, 3ème et terminale vers des filières professionnelles.

Comme en matière de finances publiques en juillet dernier, le Gabon a décidé de réformer en profondeur mais également d’aller vite. « C’est le moment d’agir car demain il sera trop tard », a rappelé le professeur Patrick Toufick Mouguiama Daouda. Les autorités gabonaises en ont, semble-t-il, pris conscience.