Arrivé le 16 janvier dans la capitale gabonaise pour une visite de 24 heures, le président d’Angola, João Lourenço, a été reçu en audience par le président Ali Bongo.
« On appartient tous à la CEEAC et le président Lourenço n’a pas pu venir au sommet de décembre (lors duquel d’importantes réformes institutionnelles de l’organisation sous-régionale ont été adoptées, NDLR). La venue du chef de l’Etat à Libreville est donc l’occasion aussi de discuter avec le président Ali Bongo des sujets portant sur la revitalisation de la CEEAC et de voir comment on va mettre en oeuvre les décisions de ce sommet de décembre », a déclaré le ministre des Relations extérieures d’Angola, Manuel Domingos Augusto, à l’issue de l’entretien entre les deux chefs de l’Etat.
Pour rappel, Ali Bongo Ondimba préside la CEEAC dont le siège est à Libreville et dont l’Angola est l’un des onze pays membres. Il a pour point commun avec Joao Lourenço de mener une offensive contre la corruption au sommet de l’Etat. A Libreville, l’ancien directeur de cabinet de la présidence de la République, Brice Laccruche Alihanga, a été interpellé et placé sous mandat de dépôt à la prison centrale pour corruption, détournement de deniers publics ; à Luanda, Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président, José Eduardo dos Santos, et Filimino dos Santos, le fils de l’ancien chef de l’Etat, sont tous deux inquiétés par la Justice angolaise pour corruption et enrichissement illicite présumés.
A noter que s’il s’agit de la première visite, à Libreville, du dirigeant angolais, Ali Bongo et Joao Lourenço se sont déjà rencontrés et entretenus à deux reprises à Luanda en septembre 2017 lors de l’investiture de M. Lourenço à la présidence de la République, puis en avril 2018 lors d’un déplacement officiel du chef de l’État gabonais à Luanda.
Plus de trente chefs d’Etat reçus par Ali Bongo à Libreville depuis mai 2019
Désormais remis de son AVC survenu en octobre 2018, le président gabonais s’est montré très actif ces derniers mois sur le front diplomatique. D’aucuns parlent même d’« activisme » en la matière. De fait, Joao Lourenço est l’un des trente chefs d’Etat a avoir été reçu par Ali Bongo à Libreville depuis mai dernier. En décembre 2019, le numéro un gabonais a effectué son grand retour sur la scène diplomatique en président un sommet extraordinaire de la CEEAC qualifié d’« historique » (lire notre article).
En ce début d’année, le président Ali Bongo Ondimba devrait renouer avec ses déplacements à l’international, un exercice qu’il affectionne tout particulièrement. Il pourrait notamment assister à la prochaine assemblée générale de l’Union africaine prévue début février à Addis-Abeba.
