CEEAC : « Une victoire collective pour l’Afrique centrale et un succès personnel pour le président Ali Bongo » (Moussa Faki Mahamat)

Un sommet extraordinaire de la CEEAC s'est tenu mercredi 18 décembre 2019 à Libreville avec Ali Bongo (au centre) et Moussa Faki Mahamat (à gauche) © DR

Présent mercredi 18 décembre à Libreville lors du Sommet extraordinaire de la CEEAC, le secrétaire général de l’Union Africaine (UA) s’est félicité de l’adoption de la réforme institutionnelle. 

L’adoption de la réforme de la CEEAC, hier à Libreville, est « une victoire collective pour l’Afrique centrale », s’est réjoui, Moussa Faki Mahamat.

En aparté, le secrétaire général de l’UA a déclaré que le sommet extraordinaire de Libreville était « un succès personnel pour le président Ali Bongo Ondimba»

De fait, Ali Bongo Ondimba a de quoi se réjouir suite à l’événement d’hier. D’une part, la réforme de la CEEAC, dont il est le président en exercice, qu’il prépare de longue date (depuis 2015), est passée comme une lettre à la poste.

D’autre part, sur un plan plus personnel, le président gabonais effectuait hier son grand retour sur la scène internationale après un an d’absence en raison d’un AVC survenu en octobre 2018 dont l’essentiel des séquelles sont aujourd’hui estompées.

Les médias occidentaux unanimes

Réservée ces derniers mois, la presse occidentale, peu suspecte de complaisance à l’égard du leader gabonais a dû faire contre mauvaise fortune bon cœur.

C’est le cas notamment de RFI, dont la couverture de l’actualité au Gabon durant l’année écoulée a été très discutée. « C’était la vedette du sommet. Ali Bongo a été ovationné lorsqu’il a fait son entrée dans la salle. Ses faits et gestes étaient scrutés par les délégués venus de tous les pays membres de la CEEAC, car il y a un an seulement, les nouvelles sur l’état de santé du numéro un gabonais étaient alarmantes. Ali Bongo lui-même semblait être revigoré par la présence à ses côtés de ses homologues de la RDC, du Tchad, de la Centrafrique et de Sao Tomé et Principe. Pour la première fois depuis son AVC, il a lu un discours devant un public nombreux », a commenté la radio.

TV5 Monde, elle, a relevé que « si le président gabonais avance à l’aide d’une canne, il a le sourire aux lèvres» Et pour cause, « le chef de l’Etat a fait ce mercredi son grand retour sur la scène internationale. Il a prononcé un discours d’environ 4 minutes, s’exprimant sans difficulté particulière. » Et la chaîne de télévision internationale de rappeler : « Ali Bongo l’avait dit il y a quelques temps à ces partisans. Il serait toujours là. »

Quant à l’AFP, elle fait observer que « ces quatre dernières semaines, il a multiplié les apparitions publiques, manifestement en meilleure forme que les mois précédents. Un retour sur la scène médiatique qui coïncide avec le lancement d’une vaste opération anti-corruption jusqu’au sommet de l’Etat ».

« Qu’on l’aime ou pas, Ali Bongo Ondimba est bien là. C’est bien lui qui dirige le pays »

Des commentaires qui ne surprennent guère les observateurs, à l’instar de cet universitaire. « Hier, Ali Bongo a marqué des points, explique un politologue de l’Université catholique de Louvain, spécialiste de l’Afrique centrale. «  Il a ramené le front des sceptiques – ceux qui sont convaincus qu’il n’est pas apte à exercer ses fonctions – à son étiage naturel : une poignée d’irréductibles partisans de l’opposition radicale ou membres de la diaspora qui font du tambour sur les réseaux sociaux », décrypte-t-il.

« Mais pour la majorité des Gabonais, la cause est entendue depuis longtemps et encore plus depuis ces dernières semaines (depuis le lancement début novembre de l’opération anti-corruption, NDLR). Qu’on l’aime ou pas, Ali Bongo Ondimba est bien là. C’est bien lui qui dirige le pays », conclut l’universitaire.