Réduire les dépenses d’un côté, lutter contre la corruption de l’autre : la double stratégie du Gabon pour redresser ses comptes publics (2)

Magloire Ngambia. L'ancien ministre de la promotion des investissements, des transports, des travaux publics et de l'aménagement du territoire doit répondre d'une accusation de détournement de fonds publics, proche de Maixent Accrombessi, est soupçonné de détournement de fonds publics.

Pour redresser les comptes publics du pays, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, entend jouer sur deux tableaux : optimiser les dépenses de fonctionnement et lutter contre la corruption afin de limiter l’évaporation des fonds publics. Explication. 

Outre la réduction des dépenses de fonctionnement (dont le principal poste est constitué par le traitement des fonctionnaires) annoncée lors des deux derniers conseils des ministres, le Gabon parie, pour redresser ses comptes publics, sur la lutte contre la corruption.

« A quoi cela sert-il de vouloir remplir un tonneau s’il est percé de toute part ? », fait mine de s’interroger un membre du gouvernement, reconnaissant qu’il y a eu beaucoup d’abus par le passé.

Par « abus », il faut comprendre « détournements de fonds publics », un phénomène qui a atteint une proportion inquiétante ces dernières années. Beaucoup pointent du doigt l’entourage à l’époque d’Ali Bongo Ondimba, en particulier son ex-directeur de cabinet, le très impopulaire Maixent Accrombessi.

Conscient de l’ampleur du problème, le président gabonais a renouvelé son entourage et lancé l’opération Mamba qui a débouchée lors du premier semestre de cette année sur de premières condamnations en Justice.

Une nouvelle salve de procès est prévu dans le cadre de cette opération du 28 juin au 31 août. Le plus attendu de tous est sans doute celui de Magloire Ngambia, dont l’audience est fixée au 7 août prochain.

Incarcéré depuis janvier 2017 à la prison centrale de Libreville, l’ancien ministre de la promotion des investissements, des transports, des travaux publics et de l’aménagement du territoire doit répondre d’une accusation de détournement de fonds publics de…  492 milliards de francs CFA (750 millions d’euros) ! Un montant colossal, s’étrangle les associations de lutte contre la corruption.

Magloire Ngambia est un proche de Maixent Acrombessi, actuel haut représentant du chef de l’Etat. Selon La Lettre du Continent, l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo devrait être cité à comparaître comme témoin dans ce dossier.