Le verdict est tombé. Et il est brutal. 20 ans de prison ferme et ses biens saisis. La Cour criminelle spéciale a rendu hier soir tard son verdict dans l’affaire opposant l’Etat gabonais à Blaise Wada, reconnu coupable de détournement de fonds publics. Cette peine est la première prononcée dans le cadre de l’opération anti-corruption Mamba.
Ce jeudi 26 avril 2018, tard dans la soirée, Blaise Wada, l’ancien coordonnateur de l’Unité de coordination de l’étude et des travaux (UCET), a été condamné à une peine très sévère de 20 ans de prison ferme par la Cour criminelle spéciale au terme d’un procès qui aura duré six semaines. Le parquet général avait requis la prison à perpétuité.
En sus, la Cour a également ordonné la saisie des biens de M. Wada, le rapatriement des fonds qu’il détient à l’étranger et le remboursement de plus de deux milliards de francs CFA au Trésor public.
Un verdict attendu
Cette condamnation était prévisible en raison des éléments à charge figurant dans le dossier. Lors de la septième audience, Blaise Wada avait avoué dans une correspondance adressée au Président de la République, Ali Bongo Ondimba, avoir profité de ses fonctions pour toucher des rétrocommissions. L’homme s’y disait prêt à vendre ses biens pour rembourser et éviter d’aller ainsi en prison.
En outre, plusieurs témoignages sont venus affaiblir la défense de Blaise Wada, dont celui de Demba, un opérateur économique qui a reconnu après remis une somme de 260 millions de francs et des matériaux de construction.
Les avocats de M. Wada, aussitôt le verdict de la Cour criminelle spéciale rendu, ont annoncé leur volonté de se pourvoir en cassation.
A qui le tour désormais ?
Dans quelques semaines, ce sera au tour de Magloire Ngambia, ancien ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Habitat, de l’Urbanisme, de la Promotion des Investissements et des Transports, de comparaître devant la Cour criminelle spéciale. Celui qui était qualifié du temps de sa splendeur de « ministre du Ciel et de la Terre » avait été interpellé le 10 janvier 2017 et inculpé quelques jours plus tard pour détournement de fonds publics.