Propos controversés de Pierre-Claver Maganga-Moussavou : « un ancien vice-président ne devrait pas dire ça »

Pierre-Claver Maganga Moussavou n'était à l'évidence pas taillé pour être vice-président du Gabon © DR

Lundi 18 avril, l’ancien-vice président du Gabon, Pierre-Claver Maganga Moussavou, a commenté les démissions en cascade des cadres du Parti social-démocrate (PSD) à Mékambo et… dérapé.

Le président du Parti social-démocrate (PSD), Pierre-Claver Maganga Moussavou, a réagi lundi 18 avril, aux démissions en cascade survenues dans son parti quelques jours auparavant à Mekambo (lire notre article).

Le 14 avril dernier, le département de la Zadié, à Mékambo (Ogooué-Ivindo), a enregistré les démissions respectives du PSD du député du deuxième siège de la Zadié, Franck Atabi Bokamba Ndombi, du maire central de la commune de Mékambo, Juste Omer Ezona, ainsi que des onze élus locaux de cette formation politique (lire notre article).

Dans une diatribe pleine d’aigreur (Maganga-Moussavou n’a toujours pas digéré d’avoir été limogé de son poste de vice-président suite à l’affaire du Kevazingogate en mai 2019), le président du PSD s’en est pris au président Ali Bongo Ondimba, croyant voir dans ces démissions la main du PDG.

« Si j’avais été bercé comme tant d’autres par les sirènes de son entourage, il ne serait plus au pouvoir et encore moins en vie. Il me doit donc si ce n’est de la gratitude mais pour le moins de la considération et éviter ce débauchage honteux survenant toujours à la veille des élections présidentielles…», a déclaré sans rire Maganga-Moussavou, connu pour son égo démesuré, s’attirant les railleries sur les réseaux sociaux.

« Un ancien-vice président ne devrait pas dire ça. Ce n’est pas digne de quelqu’un qui a exercé d’aussi importantes fonctions. C’est la preuve que Maganga-Moussavou ne méritait pas le poste et que le président Ali Bongo Ondimba a bien fait de le renvoyer dans ses pénates », a commenté, atterré un membre du bureau politique du PDG.

« Le costume de vice-président était trop grand pour Pierre-Claver. Il n’a jamais totalement investi la fonction », se rappelle quant à lui un ancien ministre du temps ou Maganga-Moussavou était en poste.

Le président du PSD, 69 ans, connu pour son goût immodéré des voitures de luxe, a annoncé le 14 mars dernier sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Pas sûr toutefois qu’il puisse aller jusqu’au bout de la démarche. Le PSD, qui ne représente pas grand chose politiquement, se réduit de mois en mois à peau de chagrin. Cadres et militants s’en détournent, lassés par les saillies et les louvoiements de son président dont on peine à cerner la stratégie (lire notre article).