Paul Kagame a quitté Libreville seulement ce matin, après y avoir passé la nuit, au terme d’une visite très privée à Ali Bongo

Ali Bongo et Paul Kagamé ce lundi 10 juin à Libreville © DR

Un fait suffisamment rare pour être relevé et qui témoignent des liens de très grande proximité entre les présidents gabonais et rwandais. 

Paul Kagame a beau n’être que le dixième chef d’Etat à se rendre à Libreville depuis le mois de mai, il est peut-être celui dont les liens avec Ali Bongo Ondimba sont les plus forts.

Ce lundi 10 juin, le président rwandais a effectué au Gabon une visite de travail et d’amitié, suivant la formule diplomatique habituelle (lire notre article). Mais trois signes montrent qu’il s’agissait bien plus qu’un simple déplacement es qualité.

Tout d’abord, Paul Kagame a fait le choix de se rendre à Libreville au lendemain des cérémonies de commémoration de feu Omar Bongo Ondimba. Un choix qui peut être analysé comme une volonté de la part du président rwandais de ne pas se mêler aux six chefs d’Etat présents à cette occasion et de bien signifier que c’est pour « son frère », Ali, qu’il est venu.

Ensuite, Paul Kagame est venu sans délégation, une manière d’insister ici aussi sur le caractère très personnel de sa visite à son homologue gabonais.

Enfin, fait inhabituel, le président rwandais, arrivé au Gabon lundi, a fait le choix d’y passer la nuit et de ne repartir que le lendemain, soit ce mardi même à 8h30 du matin. « Un signe qui démontre la force des liens qui unissent Paul Kagame à Ali Bongo », décrypte un diplomate en poste à Libreville.

Pour autant, cela n’a rien d’étonnant. Ça n’est en effet un secret pour personne : les deux dirigeants nourrissent l’un pour l’autre une grande estime et se soutiennent mutuellement.

En novembre dernier, alors qu’il était encore président de l’UA, Paul Kagamé avait été le premier a soutenir publiquement le chef de l’Etat gabonais, en convalescence suite à un probable AVC survenu le 24 octobre dernier (lire notre article).

L’année dernière, Ali Bongo, très influent sur la scène diplomatique continentale, s’était lui personnellement impliqué à la demande de son homologue rwandais, mais également d’Emmanuel Macron, le président français, dans l’élection de Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire général de l’OIF.

Très proche du président rwandais, cette dernière, qui fut longtemps sa ministre des Affaires étrangères, était quelques jours plus tôt à Libreville où elle s’est longuement entretenue avec Ali Bongo (lire notre article). Peut-être n’était-ce pas complètement un pur hasard de calendrier…

NB : Ali Bongo poursuit son grand retour sur la scène diplomatique en recevant aujourd’hui le onzième chef de l’Etat en l’espace d’un mois, le président RD congolais Félix Tshisekedi.