Haïti : Le président Jovenel Moïse assassiné par un commando armé

Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné par un commando d'hommes armés © DR

Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné tôt mercredi 7 juillet matin chez lui par un commando formé d’éléments étrangers, a annoncé le premier ministre sortant Claude Joseph. Au Gabon, ce drame rencontre un écho particulier alors que plusieurs personnes ont été condamnées la semaine dernière pour la tentative de coup d’Etat du 7 janvier 2019.

« Le président a été assassiné chez lui par des étrangers qui parlaient l’anglais et l’espagnol. Ils ont attaqué la résidence du président de la République », a déclaré tôt ce matin le premier ministre, Claude Joseph.

« La situation sécuritaire est sous contrôle », a-t-il assuré. Venu du monde des affaires, Jovenel Moïse, 53 ans, avait été élu président en 2016 et avait pris ses fonctions le 7 février 2017.

Haïti, pays des Caraïbes et nation la plus pauvre du continent américain, est gangrené par l’insécurité et notamment les enlèvements contre rançon menés par des gangs jouissant d’une quasi impunité. Une situation qui valait à Jovenel Moïse, accusé d’inaction face à la crise, d’être confronté à une vive défiance d’une bonne partie de la société civile.

Coïncidence de calendrier

Dans ce contexte faisant redouter un basculement vers l’anarchie généralisée, le Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis et l’Europe appelaient à la tenue d’élections législatives et présidentielle libres et transparentes, d’ici la fin 2021. Jovenel Moïse avait annoncé lundi la nomination d’un nouveau Premier ministre, Ariel Henry, avec justement pour mission la tenue d’élections.

Au Gabon, ce drame rencontre un écho particulier en raison d’une coïncidence de calendrier. La semaine dernière, la Cour criminelle spécialisée a rendu son verdict dans l’affaire du coup d’Etat manqué du 7 janvier 2019. Le principal accusé, l’ex-Lieutenant Kelly Obiang Ndong, a écopé de 15 ans de réclusion criminelle (lire notre article).

Quelques heures après l’annonce du drame qui frappe Haïti, le président gabonais a publiquement réagi via Twitter. « C’est avec une profonde tristesse et consternation que j’ai appris l’assassinat du Président Moïse. J’exprime toute ma compassion et mes sincères condoléances aux familles et au peuple haïtien », a déclaré Ali Bongo Ondimba.

(Avec AFP)