Gabon : TV5 accusée de parti pris suite à une invitation adressée à Paul-Marie Gondjout

TV5 Monde diffuse depuis Paris, la capitale française © DR

L’opposant gabonais est l’invité de l’émission de TV5 Monde « Et si… vous me disiez toute la vérité » qui sera diffusée dimanche prochain, 9 mai. 

Polémique au Gabon après l’annonce de la diffusion de l’émission « Et si… vous me disiez toute la vérité » qui sera diffusée dimanche prochain sur TV5 Monde.

La chaine française est taxée de parti pris. En effet, habituellement, les médias, quand ils invitent le représentant d’un bord politique, lance en parallèle une invitation au représentant de l’autre bord politique qui aura ainsi l’occasion de répondre quelque temps plus tard.

Or, selon diverses sources, TV5 Monde n’aurait pas pris la peine de contacter le moindre représentant de la majorité présidentielle.

En outre, le choix de Paul-Marie Gondjout soulève des questions. Le secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale (UN) n’est pas, loin de là, l’opposant le plus en vue dans le pays.

Pour ce journaliste gabonais très expérimenté, qui travaille au sein de la rédaction de L’Union, le grand quotidien gabonais, il n’y a toutefois pas lieu d’être surpris. « D’une manière générale en Afrique, les médias français ont un partis pris très marqué en faveur de l’opposition. C’est particulièrement le cas s’agissant du Gabon. Si vous comptabilisez le nombre de reportages faits chaque année sur le pays, vous verrez que le nombre de sujets négatifs excèdent largement celui des reportages positifs. De même, si vous comptez les invités qui s’expriment sur le pays, vous vous apercevrez que les opposants sont sur-représentés par rapport aux membres de la majorité qui ne sont, eux, que très rarement sollicités », explique ce journaliste.

Un lien avec l’adhésion du Gabon au Commonwealth ?

Mais pour un autre de ses confrères, qui travaille auprès d’une chaine de télévision privée, à cet aspect traditionnel, vient s’ajouter un élément plus conjoncturel. « Le fait que le Gabon est repris les discussions en vue de son adhésion au Commonwealth est très mal vécu en France. De fait, depuis quelques jours, les reportages négatifs sur le pays ou les invitations d’opposants ont tendance à se multiplier sur les médias du service public français », fait valoir ce reporter. « Tout comme on a assisté à un UK bashing dans les médias français au moment du Brexit, on assiste à un Gabon bashing exacerbé aujourd’hui », complète-t-il.

De fait, depuis la venue d’un haut-représentant du Commonwealth au Gabon (lire notre article), la couverture du Gabon dans les médias publics français, déjà négative, l’est encore plus. Tout y passe, même le football (lire, par exemple, cet article) ! Une coïncidence de calendrier qui n’est peut être pas due tout à fait au hasard…