Gabon : Pour l’énarque Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, chauffeur de taxi est un « sous-métier »

Jean Gaspard Ntoutoume Ayi est connu pour sa tendance à la condescendance © Facebook

Dans un post Facebook pour le moins maladroit, le vice-président de l’Union nationale, qui traine derrière lui une solide réputation de suffisance et de condescendance, a dénigré la profession de chauffeur de taxi, s’attirant l’ire de nombreux internautes.

Pour Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, tout est bon pour critiquer le gouvernement. Quitte à déraper.

Ce mercredi 29 juin, dans un post publié sur la sa page Facebook, le vice-président de l’Union nationale, a porté un jugement pour le moins péjoratif sur la profession de taxi.

« Le gouvernement propose aux bacheliers gabonais de devenir chauffeur de taxi. L’accélération est en marche », a-t-il écrit, un brin dédaigneux.

Une appréciation – et un jeu de mot – de mauvais goût – qui n’a pas eu l’heur de plaire aux internautes gabonais.

« Quelle condescendance », a commenté Marc, faisant remarquer que « beaucoup de diplômés exercent temporairement cette profession, le temps d’accéder à un emploi stable ».

« Je suis chauffeur de taxi. Ce n’est pas un sous-métier. C’est un métier digne (…) », a rétorqué Félicien, qui travaille à Port-Gentil. « M. Ntoutoume Ayi devrait se rappeler de ce dicton : il n’y a pas de sot métier ».

Ntoutoume Ayi est connu au Gabon pour son égo pour le mois demesuré. Un trait de caractère qui n’est pas sans lui causer quelques soucis au sein de son propre parti, l’Union nationale, présidé par Paulette Missambo, où nombre de responsables considèrent qu’il se voit comme « calife à la place du calife » (lire notre article).

« Je suis le premier à le déplorer mais Jean Gaspard a la fâcheuse tendance de traiter ses interlocuteurs avec dédain et suffisance », concède un responsable de l’UN. « Dans la vie sociale comme dans la vie politique, c’est un handicap ».

Enarque de formation, Ntoutoume Ayi ne rate jamais une occasion d’invoquer cette ligne sur son CV, écrite il y a pourtant plusieurs décennies. « Pour lui, c’est comme si le temps s’était bloqué à cette période là », explique un de ses anciens amis qui a fini par lui tourner le dos. Il faut dire que depuis Ntoutoume Ayi n’a pas fait grand-chose. Candidat aux législatives de 2018 à Akanda, celui-ci a été balayé dès le premier tour.

Pour certains observateurs, le post Facebook, peu inspiré, de Ntoutoume Ayi serait davantage mu par la volonté de faire un contrefeu après que, 24 heures plus tôt, Charles M’Ba, l’une des figures de l’UN, a accepté la main tendue par le président Ali Bongo Ondimba (lire notre article).

En voulant allumer ce contrefeu, Ntoutoume Ayi s’est manifestement brûlé les doigts.