Gabon : la polémique sur la rémunération de Jean Remi Yama enfle à la veille d’une assemblée générale de Dynamique unitaire

Des militants de Dynamique unitaire, l’une des centrales syndicales les plus représentatives chez les fonctionnaires au Gabon © Facebook

Alors que Dynamique unitaire, l’une des centrales syndicales les plus représentatives chez les fonctionnaires au Gabon, s’apprête à tenir son assemblée générale ce mercredi, son président Jean Remi Yama est de plus en plus contesté par la base des militants. Explication. 

Prévue mercredi 11 juillet au stade de basketball à Awendjè à Libreville, l’assemblée générale de Dynamique unitaire est destinée « à mobiliser le maximum de travailleurs contre le plan d’austérité annoncé par le gouvernement pour réduire le train de vie de l’Etat et relancer l’économie », explique un cadre cette centrale syndicale.

Dynamique unitaire entend ainsi faire ployer le gouvernement alors que celui-ci est engagé dans une réforme en profondeur des finances publiques qui passe notamment par une réduction de la masse salariale des agents publics ou encore la suspension des recrutements à la fonction publique durant les 3 prochaines années.

Cette mobilisation intervient alors que Jean Rémi Yama, le président de Dynamique unitaire est de plus en plus contesté par la base. Beaucoup lui reprochent d’avoir politisé la centrale syndicale. « Il confond activisme politique et militantisme syndical », regrette Alexandre, un membre de DU originaire de Port-Gentil.

Antoinette, qui vit dans le 3ème arrondissement de Libreville, et qui est elle aussi adhérente à DU, dit que tout n’est pas à rejeter dans le plan d’économies budgétaires du gouvernement. « Il y a sans doute des mesures à combattre. Mais il y en a qui sont bonnes pour le Gabon et donc pour nos familles. Il faut les prendre en compte. Dans la vie, ça n’est jamais tout blanc ou tout noir », fait-elle remarquer.

Mais le point qui crispe la base militante reste sans doute le montant de la rémunération de Jean Rémi Yama. Celui-ci percevrait 1 989 000 francs CFA par mois. Un montant jugé excessif par les militants. « Pourquoi Jean Rémi Yama touche-t-il un tel montant ? La plupart des militants gagnent entre dix et vingt fois moins que ça ? çà n’est pas équitable. Si on applique pas la justice dans notre syndicat, comment peut-on être crédible pour la revendiquer à l’échelle du Gabon », s’insurge Steeve, un autre sympathisant, disant tout haut ce qu’une partie de plus en plus importante de la base militante de Dynamique unitaire pense tout bas.