Gabon : « Pénalement, la culpabilité de David Pandjo Ngoma, alias Peter Brady Akewa, est clairement établie » (source judiciaire)

C'est sous cette photo de l'homme invisible que David Pandjo Ngoma, alias Peter Brady, sévissait depuis 2016 sur les réseaux sociaux © DR

Au-delà des tags sur les murs de la BEAC à Port-Gentil qui donnent lieu à une passe d’armes entre la défense et l’accusation, les messages injurieux, voire orduriers, du militant pro-Ping sont bien constitutifs d’un délit pénal, rappelle-t-on du côté de l’enquête. 

Ce jeudi 2 janvier, la radio RFI a interviewé Me Chansel Guissiga, l’avocat David Pandjo Ngoma, poursuivi pour destruction de biens publics et outrage au chef de l’État. Celui-ci a tenté de disculper son client avec force arguments, tous contestés par les enquêteurs (mobile du suspect, analyse graphologique…).

Sauf que dans son interview, l’avocat de ce militant pro-Ping, bras droit de Féfé Onanga dans l’Ogooué-Maritime, s’il insiste beaucoup sur les tags, se garde bien de mentionner l’autre aspect du dossier – beaucoup plus épineux : les messages injurieux, voire orduriers, diffusés quotidiennement depuis près de trois ans sur les réseaux sociaux par celui qui y sévissait sous le profil anonyme de Peter Brady Akewa (lire notre article).

Injure publique, diffamation et outrage

C’est ce que rappelle différentes sources proches du dossier. « Si les partisans de M. David Pandjo Ngoma insistent sur les tags, c’est pour faire oublier l’autre aspect du dossier : ses messages sur les réseaux sociaux qui relèvent de l’injure publique, de la diffamation et de l’outrage. Les faits ici sont clairement établis et les preuves matérielles sont aussi nombreuses qu’accablantes. Pénalement, la culpabilité de David Pandjo Ngoma est clairement établie (…). Or pour un tel délit, la peine encouru est particulièrement lourde », rappelle-t-on du côté de l’enquête.

Quant aux pressions exercées par les activistes sur les réseaux sociaux et certaines ONG internationales, « elles n’ont aucun effet », assure un proche du dossier. « La justice gabonaise est souveraine. Elle ne saurait faire l’objet d’aucune pression, ni intérieure ni extérieure », précise-t-il avec le calme des vieilles troupes.