Gabon : Paulette Missambo accusée de vouloir s’accaparer l’ensemble des sièges dévolus à l’opposition au sein du bureau du CGE

La présidente de l'Union nationale, Paulette Missambo, qui rêve d'une candidature à la présidentielle, très loin de faire l'unanimité au sein de l'opposition © Facebook

A huit mois de l’élection présidentielle, l’opposition gabonaise se déchire à nouveau. La cause cette fois-ci : le renouvellement du bureau du Conseil gabonais des élections. 

On le pressentait dès lundi dernier, à l’issue de la réunion organisée au ministère de l’Intérieur et consacrée aux modalités de renouvellement du bureau du CGE (lire notre article).

« Dans le hall d’Arambo, il y avait clairement deux camps et chacun semblait avoir une liste déjà toute faite et cachée sous le manteau », fait observer un opposant présent à cette réunion qui hésite aujourd’hui « sur la marche à suivre ». Comprendre : quel camp épouser.

Ces deux camps, ce sont, d’une part, la Plateforme Alternance 2023 dirigée par la présidente de l’Union nationale, Paulette Missambo ; d’autre part, la Plateforme des partis et groupements politiques de l’opposition (PG41) dirigée par Me Louis Gaston Mayila.

Dans un courrier, au ton comminatoire, daté du mercredi 18 janvier et adressé à Me Gaston Mayila, Paulette Missambo enjoint celui-ci de retirer « la candidature de M. Leopold Essone Bibang, militant de l’UN, de la liste des candidatures au poste de rapporteur au CGE. » 

Et celle-ci d’accuser : « Le bureau national de mon parti s’est prononcé ce jour contre la démarche initiée par la PG41 et d’autres partis de l’opposition qui ne privilégient pas le consensus pour présenter au ministère de l’Intérieur une liste unique et consensuelle de l’opposition en ce qui concerne le renouvellement du bureau du CGE ».

Du côté de la PG41, on rejette en bloc ces griefs. « C’est plutôt elle (Paulette Missambo, NDLR) qui la joue solo. Tout le monde sait que sa Plateforme Alternance 2023 n’est qu’un tremplin visant à promouvoir sa candidature ou celle d’un de ses protégés au sein de l’UN à la présidentielle », dénonce un des responsables de PG41, très proche de Me Mayila, qui poursuit : « Aujourd’hui, elle veut nous caporaliser en s’accaparant tous les postes dévolus à l’opposition au sein du bureau du CGE. Mais », prévient-il, « nous ne nous laisserons pas faire ». 

A peine le rêve en avait-il été caressé que l’unité de l’opposition vole déjà en éclat.