Gabon : Noureddin Bongo Valentin porte plainte pour dénonciation calomnieuse contre un collectif d’activistes gabonais

L'avocate de Nourredin Bongo Ondimba, Me Claude Dumont Beghi © DR

Lundi, les présidents de quatre organisations pro-opposition, parmi lesquelles le Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG) et la confédération syndicale Dynamique unitaire, ont porté plainte contre le coordinateur des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, devant la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI). La réplique de l’intéressé ne s’est pas fait attendre. Ce mardi, celui-ci a porté plainte par le biais de son avocat pour dénonciation calomnieuse. 

« Il apparaît que les allégations tendancieuses évoquées dans les trois plaintes (…) ne reposent sur aucune base factuelle sérieuse et sur aucun fondement juridique conforme », indique par communiqué diffusé ce mardi le cabinet d’avocats parisien Claude Dumont Beghi.

Celui-ci estime que « les propos ainsi diffusés, revêtent un caractère vexatoire et infamant s’inscrivant dans une volonté de manipulation médiatique en parfaite contradiction avec les principes essentiels de droit pénal repris par l’ensemble des corpus législatifs interne et international dont l’article 11 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948 de l’ONU, ainsi que dans la loi n°043/2018 du 5 juillet 2019, Code de Procédure Pénale. »

Et le cabinet d’avocats de conclure : « Les atteintes manifestes à ces principes fondamentaux imposent à Monsieur Noureddin Bongo Valentin le dépôt d’une plainte pour dénonciation calomnieuse auprès des autorités judiciaires compétentes ».

Les initiateurs de la plainte contre Noureddin Bongo l’accusaient notamment de « corruption active et passive, corruption d’agents publics étrangers et blanchiment des capitaux, détournement de deniers publics et biens mal acquis pour enrichissement illicite, blanchiment du produit du crime, criminalité financière en bande organisée, associations de malfaiteurs et pillage. »

Problème, les organisations de la société civile en question, toutes connues pour leur opposition au pouvoir, n’ont aucune qualité à agir, autrement dit elles ne sont pas habilitées à saisir la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite. Un élément qui fait douter du caractère sérieux de la démarche.

Surtout, les faits allégués par les plaignants à l’appui de leur action ne sont étayés par aucune preuve matérielle (lire notre article). Désormais, ça n’est pas dans les médias ou sur les réseaux sociaux qu’ils devront apporter la preuve tangible de ce qu’ils avancent mais devant la Justice. Ce sera pour eux une autre paire de manches.