Hier, l’homme politique, co-fondateur du Parti pour le changement, s’est fendu d’un tweet dans lequel il sous-entendait que le président gabonais, Ali Bongo, était décédé. Depuis, il est l’objet de vives critiques de la part des Gabonais sur les réseaux sociaux, mais également au sein de la classe politique, toutes tendances confondues.
Un responsable politique ne devrait pas dire ça. C’est en substance l’opinion des Gabonais qui ont vivement réagi hier à la suite d’un tweet de Nicolas Nguema.
« Attendre une photo d’Ali Bongo en vie au Maroc c’est comme espérer voir la cour constitutionnelle dire le droit un jour… ça n’arrivera jamais… », a ironisé sur son compte Twitter le co-fondateur du Parti pour le changement (PLC).
Il n’en fallait pas plus pour déclencher une avalanche de réactions outrées. « Pathétique », « lamentable », « degré zéro de l’expression politique », les qualificatifs et les formules reflétant la consternation des Gabonais pleuvaient sur les réseaux sociaux.
Même son de cloche du côté de la classe politique. « C’est d’un tel niveau que je ne peux même pas commenter. C’est une bêtise sans nom. Il n’y a rien d’autre à ajouter », a réagi un responsable du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).
Mais il n’y a pas que dans la majorité que l’on trouve des réactions outrées. Dans l’opposition également. « On peut être contre Ali Bongo, l’affronter sans ménagement sur le plan politique. Mais de là à sous-entendre qu’il est mort, voire pire à souhaiter sa mort, il y a un fossé qu’on ne peut, en tant qu’être humain, et a fortiori en tant que Gabonais, franchir », explique doctement l’un des bras droits de l’opposant Guy Nzouba Ndama, le président des Démocrates, ajoutant : « Nicolas [Nguema], que je connais bien par ailleurs, a fait preuve sur ce coup d’immaturité et d’irresponsabilité.Il est encore jeune, vous savez. »
Un sentiment que l’on retrouve du côté de son ex-mentor, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président du parti Union et Solidarité, dont Nicolas Nguema a claqué la porte pour fonder le PLC en mai dernier après que M. Moukagni Iwangou a intégré le gouvernement. « Nicolas [Nguema] est impulsif. Il dit parfois des choses qu’il ne pense pas. J’espère simplement qu’en l’espèce, ses mots ont dépassé sa pensée », nous a confié l’un des proches de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur.
Depuis l’hospitalisation du président gabonais, les réseaux sociaux ont déversé quotidiennement un flot de fake news à ce sujet, relayés parfois même par les médias. Dans ce contexte, il est d’autant plus dommage de constater que certains responsables politiques leur emboîtent le pas. Ceux-ci devraient au contraire se montrer exemplaires et par conséquent faire preuve d’un minimum de décence et de retenue.
