Gabon : l’ex-premier ministre Paul Biyoghé Mba ne rejoindra pas Jean Ping

Paul Biyoghé Mba © DR

L’ex-premier ministre n’a aucune intention de rejoindre l’opposant. C’est son entourage qui l’a indiqué, démentant ainsi les rumeurs qui circulaient à ce sujet depuis quelques jours. 

Certes, entre Paul Biyoghé Mba et le PDG les relations ne sont pas au beau-fixe. L’ex-premier ministre (de 2009 à 2012) est en froid avec le parti majoritaire depuis que celui-ci a été invité à quitter le gouvernement en mai dernier où il occupait le poste de ministre d’Etat chargé des Affaires sociales.

Pour manifester sa mauvaise humeur, il avait, quelques jours plus tard, refusé le poste de président du conseil d’administration (PCA) de la Société nationale immobilière (SNI) qui lui avait été offert, sans doute à titre de compensation.

Depuis, celui qui s’est fait élire député sur le 3ème siège de la commune de Ntoum en octobre dernier en veut toujours autant, semble-t-il, à son parti. Il faut dire que, tout récemment, un nouvel épisode est venu ajouter à la tension déjà palpable. Sa deuxième épouse, la députée du 1er arrondissement de Ntoum, Joséphine Andème Manfoumbi, a été exclue début février des rangs du PDG (lire notre article à ce sujet).

Pour autant, Paul Biyoghé Mba ne semble pas prêt à franchir le Rubicon. Comprendre rejoindre les rangs de l’opposition malgré une rumeur persistance qui courre à ce sujet ces derniers jours.

Il faut dire que l’ex-premier ministre, en homme politique madré, n’a rien perdu de son flair. « Que diable irait-il faire dans cette galère ? », sourit l’un de ses proches avec lequel il discute plusieurs fois par semaine.

« L’opposition est aujourd’hui aphone et inactive. Quel intérêt y aurait-il à la rejoindre ? Ce serait comme monter sur le Titanic ou le radeau de la méduse », dit cet homme très cultivé.

Il faut dire que, pour beaucoup, Jean Ping est aujourd’hui devenu l’ombre de lui-même. Il y a quelques semaines, celui-ci a probablement laissé échapper sa dernière chance de remplacer Ali Bongo à la présidence de la République. Sa récente sortie, appelant ses partisans au soulèvement populaire pour la prise de son prétendu pouvoir « confisqué par M. Bongo » a été un échec patent.

Pour autant, l’ex-président de la commission de l’UA n’a rien perdu de sa fierté. Il se dit être toujours en position de force. Par entourage interposé, il a fait savoir qu’il ne voyait pas l’intérêt à un ralliement de M. Biyoghé Mba. « La CNR, ça n’est pas l’Arche de Noé où l’on abriterait tous les exclus du PDG », a-t-il ironisé.