Gabon : Le tacle de l’opposant Jean Norbert Diramba à Jean Ping

Le maire de Mouila et opposant, Jean Norbert Diramba (ici, aux côtés de Christian Patrichi Tanasa), vendredi 20 septembre lors d'un meeting de Brice Laccruche Alihanga dans le chef-lieu de la Ngounié © DR

Le maire de Mouila a reçu vendredi le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga, de passage dans sa ville à l’occasion de sa tournée provinciale. 

« Depuis 2016, une partie de l’opposition s’est fourvoyée. Plutôt que de se battre pour changer la situation des Gabonais au quotidien, elle se bat pour le pouvoir. Les gens ne comprennent plus ça. Ils ne veulent plus de ces attitudes politiciennes », a déclaré le maire de Mouila en marge de la visite hier de M. Laccruche Alihanga dans le chef-lieu de la Ngounié.

M. Diramba, qui a été élu en février dernier maire de Mouila sous l’étiquette des Démocrates (lire notre article), un parti d’opposition dirigé par Guy Nzouba-Ndama, grâce à l’apport des voix du PDG, estime que, certes, « l’opposition doit jouer son rôle » mais que, « si elle veut avoir une chance d’accéder un jour au pouvoir », elle doit être « républicaine », c’est à dire respecter les institutions, et « constructive », autrement dit ne pas se vautrer dans une posture « critique systématique ». Dans le cas contraire, celle-ci n’a « aucune chance de faire un score honorable lors de la présidentielle de 2023. »

« Ça n’est pas en appelant à manifester Place du Trocadéro à Paris que cela change quoi que ce soit au Gabon »

Qualifiant le débat sur la vacance du pouvoir présidentiel qui agite une frange de l’opposition radicale de « gesticulation inutile (…) à mille lieux des préoccupations des Gabonais », il invite l’opposition à « se concentrer sur les idées et de cesser de ne s’illustrer que dans les attaques personnelles. » 

Enfin, il invite les opposants, « obsédés par les médias et les réseaux sociaux », à « réinvestir le terrain ». De même, il juge que c’est au Gabon que les politiques doivent faire leur travail et nulle part ailleurs. « Ça n’est pas en appelant à manifester Place du Trocadéro à Paris que cela change quoi que ce soit au Gabon », cingle-t-il. Une critique à peine voilée à l’encontre de Jean Ping, le leader de la Coalition pour la Nouvelle République.