Gabon : Laurence Ndong déplore l’incapacité de l’opposition à incarner une véritable alternative au président Ali Bongo Ondimba

L'activiste Laurence Ndong © Facebook

L’activiste, ex-membre du PDG avant de devenir la porte-parole de Jean Ping en 2016, n’a pas mâché ses mots à l’occasion d’un long Facebook live hier soir. 

L’opposition gabonaise est incapable de formuler un contre-projet et, partant, de représenter une alternative crédible à la majorité actuelle, a déploré Laurence Ndong mardi soir à l’occasion d’un long Facebook live.

Pointant l’incapacité de principaux leaders de l’opposition à développer une vision de long terme, bâtie sur des idées et non sur des anathèmes jetés à tort et à travers, l’activiste a également, fait intéressant, mis en cause ceux qui relaient sciemment des fake news, la fin ne pouvant toujours selon elle justifier les moyens.

Les propos de Laurence Ndong rejoignent ceux de l’ex-premier ministre, Raymond Ndong Sima. Le 25 juillet dernier, au micro de Radio Gabon, il avait déclaré que la politique (n’était) pas une opposition d’individus mais d’idées.

Au Gabon, suite à sa débâcle électorale en octobre 2018, l’opposition est divisée et affaiblie Les tiraillements entre ses principaux leaders (Jean Ping, Guy Nzouba-Ndama, Alexandre Barro-Chambrier, Zacharie Myboto…) se font désormais au grand jour. Quant aux ambitions des jeunes loups (Gaspard Ntoutoume Ayi, Nicolas Nguema…) et de certains activistes (Marc Ona Essangui…), ils sont perçus d’un très mauvais oeil par les barons de l’opposition qui n’entendent pas leur laisser la place.

Le délitement de l’opposition gabonaise profite à plein à la majorité présidentielle qui, fort de son succès électoral lors des législatives et des municipales d’octobre dernier et du retour aux commandes du pays du président Ali Bongo Ondimba, qui s’est remis d’un probable AVC, est en pleine phase de consolidation.

Ces dernières semaines, plusieurs figures de la vie politique gabonaise, que l’on disait susceptibles de rejoindre avec armes et bagages les rangs de l’opposition, ont fait le choix de rester ou de retourner au sein de la majorité présidentielle. C’est le cas notamment de l’ex-premier ministre Emmanuel Issozé Ngondet, de l’ex-ministre du Pétrole Etienne Dieudonné Ngoubou, de l’ex-ministre de l’Eau et de l’Energie Patrick Eyogo Edzang ou encore du leader du CNR, Jean Boniface Asselé (lire notre article).