Gabon : La Cour des comptes publie un rapport accablant sur le groupement Santullo Sericom

L'un des chantiers de construction de Santullo Sericom SA au Gabon @ DR

Alors que le Gabon a remporté il y a une dizaine de jours une première bataille devant la Cour d’arbitrage de la Chambre de commerce de Paris en réduisant très fortement – de l’ordre de 75 % – les prétentions financières du groupement Santullo Sericom Gabon SA, la Cour des Comptes vient de dévoiler un rapport accablant au sujet du consortium suisse.

Dans le ciel du groupement Santullo Sericom Gabon SA, les nuages s’amoncellent depuis une dizaine de jours.

Le 19 novembre, la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce international de Paris (CCI) avait décidé que l’État gabonais ne devrait verser que 90 milliards de francs CFA au groupe de BTP Santullo. Une victoire pour le Gabon qui se voyait réclamer le quadruple de la somme, soit 328 milliards de francs CFA et un revers pour le consortium suisse. D’autant que la décision est susceptible d’appel.

Nouveau coup de semonce cette semaine pour le groupe de BTP, un rapport d’audit vient d’être rendu par la Cour des comptes, la plus haute juridiction financière du pays. Et il est particulièrement accablant, comme le rapportent nos confrères du site LenouveauGabon.

Ce rapport porte sur les projets d’investissements routiers confiés au groupement Santullo Sericom sur la période 2010 à 2015. Il relève des irrégularités aussi nombreuses que graves : une planification et une programmation budgétaire pour le moins aléatoire ; des conditions de passation de marchés n’obéissant à aucune règle de concurrence ; la non conformité des conditions d’exécution des marchés, notamment la certification contradictoire du service fait et les missions de contrôle ; ou encore le non respect des normes de qualité sur les différents projets.

Pour achever la peinture de ce tableau apocalyptique, la Cour des comptes reproche par ailleurs au groupement Santullo Sericom une gestion polluante des déchets issus de la construction des routes, ainsi qu’une surfacturation de près de 40 milliards de FCFA.

Au final, à en croire les magistrats financiers, la dette de l’État vis-à-vis du groupe de BTP s’établirait à un peu moins de 81 milliards de FCFA. Un montant qui, compte tenu des irrégularités relevées, devrait fort logiquement étre revu à la baisse.