Dans une vidéo diffusée mardi soir sur son compte Twitter, l’ex-porte parole de Jean Ping durant la présidentielle de 2016 a refusé sa nomination aux Awards de l’info organisés par notre confrère.
« Je réprouve ma présence parmi les nominés des Awards de l’info organisés par le média Info 241 pour des raisons d’éthique. On ne peut pas nominer des personnes responsables de la déliquescence de tout un pays », a écrit Laurence Ndong sur son compte Twitter.
Dans une vidéo accompagnant ce texte, l’activiste motive sa décision. « Ces awards me posent un problème d’éthique en ce sens qu’il y a parmi les nominés des personnes qui sont emprisonnées pour des malversations financières commises à la tête des administrations publiques. Il y a des personnes dont la gestion a été tellement contestée par leurs administrés que les entreprises qu’ils ont dirigé se sont retrouvées paralysées. Il y en a d’autres qui n’ont posé aucun acte exemplaire ou d’intérêt général », raille Laurence Ndong avant de s’interroger : « Peut-on récompenser des personnes au seul motif qu’elles auraient fait la une de l’actualité ? »
« Qui donc est Laurence Ndong pour s’ériger ainsi en censeur ? », rétorque l’un de nos confrères. « Est-elle elle-même irréprochable ? Est-ce un parangon de vertu ? Je ne le crois pas. Qu’elle commence déjà à balayer devant sa porte. Car de la poussière, il y en a même si elle feint de ne pas le voir », cingle ce journaliste qui relève au passage « le peu de cas que fait Mme Ndong de la présomption d’innocence » en référence aux nominés dans le cadre de ces Awards aujourd’hui en prison dans le cadre de l’opération Scorpion.
De fait, Laurence Ndong n’est sans doute pas la personnalité la mieux placée pour jouer les arbitres des élégances. L’activiste, starlette des réseaux sociaux, mais dont le poids politique au Gabon, pays qu’elle n’habite plus depuis longtemps, est inexistant, a multiplié ces derniers mois les fake news, n’hésitant ainsi pas à jeter de l’huile sur le feu comme lors des dramatiques incidents du 24 janvier dernier à Libreville ou à distordre la réalité quand elle a accusé sans preuve en fin d’année les autorités gabonaises de torture à l’encontre de l’activiste David Pandjo Ngoma, ce qui lui avait valu d’être sèchement recadrée par la politologue Delphine Lecoutre, responsable d’Amnesty International pour l’Afrique centrale (lire notre article).
Surtout, l’activiste, qui se pique de défendre les droits de l’Homme (toujours sur les réseaux sociaux, jamais sur le terrain, raillent ses détracteurs), a été l’année dernière au cœur d’une polémique en raison de sa participation au Sommet Russie-Afrique fin octobre auquel elle a été invitée à grands frais et lors duquel elle n’a pas hésité à chanter les louanges de la Russie de Vladimir Poutine. Ce qui lui a valu une pluie de critiques acerbes. L’essayiste, très respecté au sein de l’opposition et de la diaspora, Marc Mve Bekalé, avait alors pointé du doigt le double standard de Mme Ndong en matière de droits de l’Homme (lire notre article).
NB : pour tout savoir sur ces Awards de l’info organisé par notre confrère Info241 cliquez ici.