Gabon : Jean Rémy Yama sollicite un entretien auprès de Jean-Luc Mélenchon, une démarche jugée anachronique

Le patron de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon © DR

En délicatesse avec la justice gabonaise, le leader de la confédération syndicale Dynamique Unitaire, qui s’est enfuit en France suite à ses propos polémiques sur Ali Bongo, souhaite être reçu par le patron de la France Insoumise. Pour l’heure, ce dernier n’a pas répondu à cette demande. 

La demande de rendez-vous a été introduite il y a une dizaine de jours. Peu de temps après l’arrivée en France de Jean Rémy Yama.

Le leader syndical a en effet quitté le Gabon au lendemain de ses déclarations mensongères et graves sur le chef de l’Etat. « Ali Bongo est mort, il n’existe plus », avait déclaré en public M. Yama le 2 juillet dernier. Le 3, il s’envolait pour le Bénin avant de regagner la France. Après avoir nié s’être enfuit à l’étranger, M. Yama a été photographié dans les studios de RFI (lire notre article).

Sous le coup d’une action en justice pour ses propos pour le moins surprenants, qu’il a tenté maladroitement de justifier cette semaine au micro de Radio Africa (ex-Africa n°1), le leader syndical tente en effet de prendre à témoin l’opinion publique internationale.

C’est dans ce cadre qu’il a sollicité un entretien avec Jean-Luc Mélenchon, le patron de la France Insoumise, un mouvement politique avec lequel DU entretient des relations au risque d’un certain mélange des genres et dont il a obtenu cette semaine la diffusion d’un communiqué controversé signé par l’un de ses députés, François Rufin (lire notre précédent article).

C’est comme si Jean-Claude Martinez, le patron de la CGT, sollicitait un rendez-vous auprès de Guy Nzouba-Ndama pour se plaindre de l’action de la police française vis-à-vis des gilets jaunes

Pour ce professeur de droit de l’UOB, cette démarche, quelque soit la suite qui y sera réservée, est de toute façon vaine. « Il est naïf de penser que la justice gabonaise est sensible à ce type de rendez-vous ou même aux sorties médiatiques de M. Yama. Il est un citoyen comme un autre. S’il n’est pas au-dessous des lois, il n’est pas au-dessus non plus. Et là, manifestement, il a commis un acte pénalement répréhensible », confie l’universitaire.

Pour ce député du PDG, élu en octobre dernier à Port-Gentil, ce type de démarche est contre-productive et anachronique. « C’est une stratégie d’un autre temps qui braque l’opinion nationale. Penser que les problèmes du Gabon se régleront en France relève d’un réflexe néo-colonial. Le Gabon est un pays souverain. Vous imaginez si Jean-Claude Martinez, le patron de la CGT, sollicitait un rendez-vous auprès de Guy Nzouba-Ndama pour se plaindre de l’action de la police française vis-à-vis des gilets jaunes ? Ça paraîtrait étrange, n’est-ce pas ? », fait observer ce membre de l’Assemblée nationale.