Au Gabon, Jean Rémy Yama répond à Guy Nzouba Ndama : « je ne laisserai personne insulter les fonctionnaires »

Le président de la confédération syndicale Dynamique Unitaire, Jean Rémy Yama © DR

Décidément, les propos de Guy Nzouba Ndama sur RFI ne cesse de faire polémique. Après avoir été critiqué pour ses approximations juridiques par la majorité, voilà que le président du parti d’opposition Les Démocrates est vivement pris à parti par le syndicaliste Jean Rémy Yama. Explication.

Tout est parti d’une courte réaction faite à nos confrères de RFI. « Le porte-parole de la présidence dit que les institutions fonctionnent ; malheureusement elles ne fonctionnent pas, parce que lorsqu’il s’agit de la santé du président de la République, ce n’est pas l’affaire des fonctionnaires, c’est l’affaire du gouvernement », a déclaré Guy Nzouba Ndama.

Des propos qui lui ont valu une volet de bois vert tant de la part de la majorité présidentielle qui a fustigé ses nombreuses approximations sur le plan juridique que des Gabonais sur les réseaux sociaux (lire notre précédent article à ce sujet).

« Paroles dédaigneuses envers les fonctionnaires »

Mais voilà qu’à ce concert de critiques s’est jointe une voix inattendue. Celle de Jean Rémy, le patron de la confédération syndicale Dynamique Unitaire. Lors d’une réunion, celui-ci s’en est pris vertement à Guy Nzouba Ndama. Non en raison de ses propos sur l’état de santé du président. Mais pour, comme le dit le syndicaliste, « ses paroles dédaigneuses envers les fonctionnaires ».

En effet, selon M. Yama, « dire que lorsqu’il s’agit de la santé du président de la République, ce n’est pas l’affaire des fonctionnaires, c’est l’affaire du gouvernement, ça veut dire quoi ? Que les fonctionnaires ne sont pas suffisamment compétents pour s’occuper de sujets importants ? Qu’ils ne sont bons qu’à faire des basses tâches ? Il y a dans ses propos quelque chose de très condescendant », a tempêté le syndicaliste, qui a promis à ses collègues de « demander des explications » à l’intéressé.

Manifestement très énervé, Jean Rémy Yama a conclu son propos, selon divers témoins, par une formule cinglante : « au moment où le gouvernement s’attaque aux fonctionnaires, ces déclarations faites par l’un des principaux leaders de l’opposition sont irresponsables. On aurait été en droit d’attendre mieux de sa part », a-t-il lâché, dépité.