Gabon : Jean Ping déjà en quête de financements à l’international pour l’élection présidentielle de 2023

Christophe Ping et Denis Sassou Nguesso ce weekend © DR

L’ex-candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016 compte bien retenter sa chance en 2023. C’est vers la Côte d’Ivoire et le Congo, où s’est rendu récemment son fils Christophe, que l’ex-chef de file de l’opposition se tourne en priorité pour tenter de récolter des fonds. 

La rencontre devait rester la plus discrète possible. Mais c’était sans compter sur les réseaux sociaux et leur capacité à éventer la moindre information. .

Ce weekend, Christophe Ping s’est rendu, à la demande de son père, Jean, à Brazzaville puis à Oyo pour y rencontrer Denis Sassou Nguesso (notre photo). L’objectif de ce déplacement : convaincre le président congolais, lui-même en campagne pour sa réélection fin mars, de remettre au pot en vue de la prochaine présidentielle au Gabon. Déjà en 2016, une bonne partie des fonds destinés à la campagne de Jean Ping provenaient du Congo voisin.

Si Ping prend les devants, la présidentielle au Gabon n’étant prévu que dans deux ans et demi, c’est parce qu’il est moins en cours auprès de Denis Sassou Nguesso qu’il ne l’était il y a cinq ans, lors du scrutin de 2016. Depuis, c’est un autre opposant, le leader du RPM, Alexandre Barro Chambrier, qui a semble-t-il les faveurs de celui qui aime à se faire appeler « Otchouembé », un terme mbochi qui évoque un lutteur traditionnel aux muscles aussi durs que l’ébène.

« Denis (Sassou Nguesso) est convaincu qu’une nouvelle candidature de Jean Ping signerait l’échec assuré de l’opposition. Il doute de sa capacité à réunir largement son camp. Depuis 2026, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. De nouvelles figures ont émergé sur la scène politique », confie l’un des proches du numéro un congolais.

Jean Ping en a parfaitement conscience. C’est pourquoi il ne compte pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Ces dernières semaines, il a repris l’attache d’un de ses autres sponsors de 2016, Alassane Ouattara, qui a été réélu en octobre dernier à la présidence de la Côte d’Ivoire. Mais ici aussi, Jean Ping et ses émissaires devront trouver de solides arguments pour convaincre. L’affaire de l’informaticien-hacker Yao Sihifowa a en effet laissé des traces entre les deux hommes (lire notre article).