Gabon : Lâché par Jean Ping, son ex-employeur, le « hacker ivorien » Yeo Sihifowa sera libéré le 13 septembre prochain

Recruté par Jean Ping en 2016 dans le cadre de la présidentielle de 2016, l'information ivoirien Yeo Sihifowa a passé les quatre dernières années en prison à Libreville © DR

Yeo Sihifowa, le jeune informaticien ivoirien qui avait été appréhendé dans la nuit du 31 août 2016 au QG du candidat malheureux de la présidentielle de 2016, a été condamné à 5 ans de prison dont un avec sursis par le tribunal correctionnel de Libreville vendredi 21 août 2020. Une peine couverte par sa détention préventive. Il sera donc libre le 13 septembre prochain.

Yeo Sihifowa, qui vient de passer 4 ans sous les barreaux de la prison centrale de Libreville, était accusé par la justice gabonaise de « diffusion des fausses informations et de pièces falsifiées, ainsi que de transmission sans autorisation de signaux à l’aide d’installation de télécommunication frauduleuse », sera libre le 13 septembre 2020.

Dès son interpellation en 2016, le jeune informaticien avait aussitôt reconnu sa participation aux faits qui lui étaient reprochés.

Yeo avait été recruté par Jean Ping pour administrer l’application Regab, une application de collecte de données électorales, indisponible sur les plateformes de téléchargements légales. Aussitôt arrêté, Yeo avait été lâché par l’ex-candidat de l’opposition à la présidentielle de 2016.

Ni soutien financier ni moral de la part de Jean Ping

Ses proches n’ont d’ailleurs jamais caché leur amertume à l’endroit de son ex-employeur. « Nous n’avons jamais bénéficié de sa part d’aucun soutien, ni financier ni même moral, durant ces dernières années », confiait à regret il y a quelque mois à un média ivoirien un membre de la famille du jeune informaticien.

Le verdict prononcé est un dénouement heureux pour ses proches depuis Abidjan. Ces derniers n’ont pas cessé de solliciter la clémence de la justice gabonaise.

« Cette affaire avait frôlé l’incident diplomatique », rappelle nos confrères de Médias241. Mamady Diané, le conseiller spécial du président ivoirien, Allasane Ouattara, dont le nom avait aussi été cité par Yeo Sihifowa, avait été remercié.

A l’annonce du verdict, le jeune ivoirien, vêtu d’un polo rouge et d’un jean noir, s’est dit soulagé. En effet, la peine prononcée – 5 ans dont un an avec sursis – et couverte par la détention préventive déjà effectuée. Il sera donc libéré le 13 septembre prochain.

Retour en Côte d’Ivoire

« C’est une très bonne décision. Je suis heureux de pouvoir partir du Gabon, rejoindre mes proches et merci à la justice gabonaise. Je suis arrivé dans le cadre du travail malheureusement cela m’a valu 4 ans de détention loin de mes enfants, frères sans aucun soutien. J’ai dû faire des corvées pour survivre dans les conditions de détention compliquées. Grace à Dieu, je suis sorti vivant, c’est le plus important » a déclaré Yeo Sihifowa, sans le moindre mot pour son ex-employeur.

Il jure désormais qu’on ne l’y reprendra plus.