Gabon : Jean Ping, le crépuscule d’une (ex-)idole

Jean Ping (à droite) lors d'une cérémonie le 1er septembre dernier © Facebook – Jean Ping

Dans l’édition de Jeune Afrique parue cette semaine, notre confrère Georges Dougueli publie une tribune intitulée  « Jean Ping doit quitter le ring » dans laquelle il compare le leader de la Coalition pour la Nouvelle République à un boxeur fatigué qui devrait quitter le ring. 

 « Jouer au président élu aussi longtemps après le scrutin, c’est exploser tous les records d’endurance en matière de contestation électorale. C’est aussi malheureusement donner à voir le spectacle d’un boxeur vaincu qui, s’affranchissant de toutes les règles, veut continuer le combat après le coup de gong », écrit d’emblée Georges Dougueli dans une tribune parue dans l’hebdomadaire Jeune Afrique cette semaine.

Selon notre confrère, Jean Ping a, semble-t-il, commis une erreur tactique. Plutôt que de choisir la voie d’une  « opposition parlementaire constructive », voire d’une « obstruction efficace », il a choisi celle de  « l’activisme protestataire ». Une voie sans issue qui l’a placé de fait en marge de la vie politique gabonaise et l’a privé de capitaliser sur son bon score de 2016.

De fait, depuis le dernier scrutin présidentiel, alors qu’il était parvenu à faire l’union de son camp sur son nom, les déconvenues s’accumulent pour le président de la CNR : absence de reconnaissance et même de tout soutien à l’international, participation de certains opposants au gouvernement, refus des principaux partis d’opposition de suivre son mot d’ordre de boycott pour les élections législatives et locales.

Conséquence, les rangs de ses partisans se clairsèment de plus en plus. Seuls restent désormais, pour l’essentiel, les plus radicaux et les membres de la diaspora qui sur-investissent les réseaux sociaux faute d’exutoire et s’en prennent de temps à autre à l’ambassade du Gabon à Paris, comme ce fut le cas vendredi dernier, pour faire le buzz (toujours sur les réseaux sociaux) et éviter de sombrer dans l’oubli. Une stratégie qui ressemble fortement à celle du désespoir.

Pire, le leadership de Jean Ping est aujourd’hui ouvertement contesté au sein de l’opposition, en particulier au sein de l’Union nationale de Zacharie Myboto et de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, et du Rassemblement Héritage et Modernité d’Alexandre Barro Chambrier. Des opposants qui ne manquent jamais une occasion de rappeler que la prochaine présidentielle est prévue en 2023. Jean Ping aura alors 81 ans…