Gabon : Ismaël Ondias Souna, premier condamné dans le cadre de l’opération anti-corruption « Scorpion »

L'ex-DG de la SEM et de la Caistab, Ismaël Ondias Souna © DR

L’ancien directeur général de la Société équatoriale des mines (SEM) et de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) a été condamné ce mardi 8 juin par la cour criminelle spéciale à 10 ans de réclusion criminelle avec sursis et à une amende de 100 millions de FCFA. Il devra également rembourser les 600 millions dont il a été convaincu de détournement.

Après avoir été mis en examen en novembre 2019 pour « détournement de deniers publics et complicité de détournements de deniers publics », l’ancien directeur général de la SEM et de la Caistab a été reconnu coupable. Il a écopé de 10 ans de réclusion criminelle avec sursis et d’une amende de 100 millions de FCFA. Il devra en outre rembourser les 600 millions de FCFA dont il a été reconnu coupable de détournement.

Ismaël Ondias Souna qui a été placé un an et demi en détention préventive ressort donc libre. A l’instar de son ancien directeur financier à la SEM, Cédric Nang Essonno, qui comparaissait le même jour devant la cour criminelle spécialisée. Poursuivi pour « complicité de détournement de deniers publics », il a été reconnu non coupable. Lui aussi ne retournera pas en prison.

La condamnation d’Ismaël Ondias Souna marque le début des procès dans la vaste opération anti-corruption « Scorpion » qui verra comparaître une vingtaine d’ex-hauts responsables publics, dont l’ex-directeur de cabinet de la Présidence, Brice Laccruche Alihanga.

Cette opération anti-corruption, inédite par son ampleur et son intensité, s’inscrit dans une volonté plus générale des autorités gabonaises de mettre un terme à l’évaporation des deniers publics. Cette volonté s’illustre également, dans des registres différents, à travers les travaux de la task force sur la dette intérieure qui a reconnu comme fictifs les deux tiers des factures revendiquées par les entreprises (lire notre article), ou encore par les recours systématiques introduits à l’encontre d’opérateurs peu scrupuleux qui tentent de se faire payer indûment devant des cours d’arbitrage des prestations non réalisées (lire notre article).