Gabon : Fake news et tentatives d’instrumentalisation politique entourent la disparition du petit Rinaldi

Le petit Anderson Abaga Ngoua, alias Rinaldi, est porté disparu depuis le 12 janvier 2020 © DR

Dimanche, le site d’information en ligne Gabon Review a publié un article sous le titre racoleur « Le petit Rinaldi retrouvé mort, quasiment décapité », avec photos à l’appui. Problème : l’information était totalement fausse et les photos récupérées étaient celles d’un fait divers ayant lieu en avril 2018 au Nigeria.

L’affaire choque, à juste titre, la société gabonaise. Celle du probable enlèvement du petit Rinaldi, porté disparu le 12 janvier dernier (lire notre article). Raison pour laquelle les médias doivent redoubler de prudence et de professionnalisme. Leur rôle n’est pas d’être une caisse de résonance des réseaux sociaux, lieu où pullulent les fausses nouvelles et instrumentalisations de toutes sortes.

Dimanche 19 janvier, le site d’information Gabon Review a publié un article au titre on-ne-peut-plus explicite (et racoleur) : « Le petit Rinaldi retrouvé mort, quasiment décapité ». Un article retiré peu de temps après sa mise en ligne. Et pour cause, l’information était en réalité une fausse nouvelle circulant sur les réseaux sociaux. Quant aux photos d’illustration, elles ont été prises à l’occasion d’un tragique fait divers ayant eu lieu le 14 mars 2018 dans l’Etat d’Ogun situé dans le sud-ouest du Nigeria (voir ici).

L’affaire sordide du probable enlèvement du petit Rinaldi donne lieu, depuis que les réseaux sociaux s’en sont emparés à quantité de fake news (pour un exemple, lire ici), dont certaines à des fins d’instrumentalisation politique, de nombreux activistes utilisant ce fait pour pointer du doigt la passivité, voire la complicité des autorités gabonaises. Ainsi, peut-on lire sur Facebook et Twitter, mais également sur certains médias en ligne gabonais, que, dans cette affaire, une enquête aurait été ouverte tardivement par le procureur de la République d’Oyem. Or, il n’en ait rien. Celle-ci l’a été aussitôt que le Parquet a eu connaissance des faits suite à un dépôt de plainte de la famille du garçonnet de trois ans (lire notre article).