Gabon : En lançant officiellement l’UNI, Paul-Marie Gondjout acte la scission avec l’UN de Paulette Missambo

Paul-Marie Gondjout a lancé officiellement les activités de l'UNI samedi 21 janvier 2023 à Libreville © Capture d'écran

« Hasard de calendrier », ce week-end, alors que Paul-Marie Gondjout lançait officiellement les activités de l’Union nationale initiale (UNI), parti né de la scission avec l’UN, sa présidence, Paulette Missambo, tenait un meeting à Port-Gentil. La fracture au sein de ce parti d’opposition est définitivement entérinée. 

Premiers pas réussis.

C’est dans une salle comble ce samedi 21 janvier que l’Union nationale initiale (UNI), fruit de la scission avec l’Union nationale (UN), de Paul-Marie Gondjout, dont le récépissé officiel a été délivré par le ministère de l’Intérieur le 5 janvier dernier, a lancé ses activités politiques.

Pour écouter son discours, intégralement diffusé par ailleurs sur Facebook live, de nombreux responsables du parti étaient présents dans la salle. Mais également de nombreux présidents ou représentants des formations politiques « amis » étaient venus le soutenir, parmi lesquels Me Louis Gaston Mayila (président de l’Union pour la Nouvelle République – UPNR) et Benoit Mouity Nzamba (président du Parti Gabonais du Progrès – PGP).

Pas foule à Port-Gentil

Au même moment, son alliée d’hier, Paulette Missambo, présidente d’une UN désormais amputée de moitié, tenait, un meeting à Port-Gentil. Voyant les choses en grand, les responsables du parti avait réservé rien de moins que le Stade Pierre-André-Rizombo, communément appelé « Stade blanc ». Las, la foule n’était pas au rendez-vous. « Un rendez-vous que très peu de Portgentillais ont honoré au regard de la publicité faite autour », relève L’Union dont les journalistes étaient sur place.

« Il est certain que la séquence est mauvaise pour Paulette Missambo. Au moment où celle-ci tente de rassembler sous son nom le reste de l’opposition, c’est un très mauvais signal que d’offrir le spectacle de la scission au sein de son propre parti », explique un professeur en science politique de l’UOB.

« Comment prétendre faire l’unité de l’opposition quand on est pas capable de rassembler son propre parti ? »

Au sein de l’opposition, où les rivalités sont vives, ses adversaires, nombreux, ne se privent pas de lui faire remarquer. « Comment prétendre faire l’unité de l’opposition quand on est pas capable de rassembler son propre parti ? », fait mine de s’interroger, ironique, Alexandre Barro Chambrier, un proche du président du RPM, qui se verrait bien guider l’opposition lors de la présidentielle en 2023 comme Ping l’a fait en 2016.

Le spectacle offert ce weekend de la fracturation de l’UN intervient quelques jours seulement après un autre psychodrame au sein de l’opposition. Celle-ci s’est déchirée cette fois-ci au sujet de la liste des sièges dévolus à l’opposition dans le cadre du renouvellement du bureau du CGE (lire notre article).

Me Mayila au premier rang pour soutenir « POG »

Sur ce dossier Paulette Missambo, qui dirige la Plateforme Alternance 2023, s’oppose à Me Louis Gaston Mayila, qui préside la Plateforme des partis et groupements politiques de l’opposition (PG41). et qui, samedi, était au premier rang des personnalités venues applaudir Paul-Marie Gondjout pour le lancement officiel de l’UNI…

« L’opposition au président Ali Bongo est la seule chose sur laquelle s’accordent les principaux responsables. Pour le reste, ils ne sont d’accord sur rien ou presque », fait observer notre universitaire.

Pour l’opposition, 2023 commence de la plus mauvaise des manières.