L’ancien président de l’Assemblée nationale du Gabon a été condamné vendredi 23 décembre par la Cour d’appel judiciaire de Franceville (sud-est) dans le cadre d’une première procédure ouverte à son encontre dans l’affaire dite du « milliard ». Il devra désormais faire face à une seconde procédure, ouverte devant la Cour criminelle spécialisée de Libreville, où il risque cette fois-ci une peine bien plus lourde.
Le président du parti des Démocrates a été reconnu coupable de détention illégale de marchandises prohibées, en dehors des bureaux de douane.
La Cour d’appel de Franceville l’a condamné à trois mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA d’amende (324.000 dollars), ainsi qu’à la confiscation, déjà décidée en première instance, de la somme de 1,190 milliard de FCFA (1,9 million de dollars) que transportait l’opposant dans des valises au retour d’un séjour-éclair au Congo-Brazzaville.
La somme avait été saisie le 17 septembre 2022 et placée dans les coffres du Trésor public de Franceville.
Selon Africa Intelligence, qui rappelle la propension des opposants à rechercher des financements pour leurs activités politiques à la veille des échéances électorales, l’interpellation de M. Nzouba-Ndama est la résultante d’un règlement de comptes dans l’entourage du président congolais Denis Sassou-Nguesso, plus précisément au sein des services de sécurité congolais (lire notre article).
Epreuve judiciaire bien plus rude
Après Franceville, c’est une épreuve judiciaire bien plus rude qui attend désormais Guy Nzouba-Ndama à Libreville. Devant la Cour criminelle spécialisée, dans le cadre de la même affaire, celui-ci est poursuivi pour association de malfaiteurs et… intelligence avec une puissance étrangère.
S’il est reconnu coupable la peine prononcée, à la fois en termes de privation de liberté et d’amende, sera bien plus lourde.
En attendant, Guy Nzouba Ndama est assigné à résidence. Toutes ses activités politiques sont gelées, lui qui ambitionnait d’être candidat à l’élection présidentielle de 2023.
A 76 ans, l’ancien président de l’Assemblée gabonaise s’apprête à quitter la vie politique par la plus petite porte.