Gabon : Ce que l’on reproche à l’ancien directeur général de la Marine marchande, Ruben Ndzibe, écroué à la prison centrale quelques jours seulement après son successeur, Martin Ndong Ntoutoume

L'ancien directeur général de la Marine marchande gabonaise, Ruben Ndzibe © DR

L’ancien directeur général de la Marine marchande, Ruben Ndzibe, et l’un de ses chargés d’études, ont été placés sous mandat de dépôt et transférés à la prison centrale. Le premier est accusé de détournement sur recettes, le second de complicité. Ils y retrouveront l’actuel DG de la Marine marchande, Martin Ndong Ntoutoume, écroué lui aussi la semaine dernière. 

Alors que le maire de Libreville et deux de ses collaborateurs ont été mis en examen et placés sous mandat de dépôt en début de semaine (lire notre article), la lutte contre la corruption se poursuit de plus bel au Gabon.

Après l’arrestation le vendredi 11 septembre dernier, suivie du placement en détention du directeur général de la Marine marchande, Martin Ndong Ntoutoume, c’est au tour de son prédécesseur de subir le même sort.

Mercredi 16 septembre, Ruben Ndzibe, qui est par ailleurs le beau-frère de l’ex-premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, a été arrêté puis écroué à la prison du Gros bouquet, en compagnie d’un de ses chargés d’études, Oscar Djambou.

« Détournement sur recettes »

Le premier a été inculpé de « détournement sur recettes », le second de complicité. Plusieurs sources évoquent le montant de deux milliards de FCFA. Selon les responsables du Syndicat des agents de la marine marchande (Synamm), cette somme proviendrait de ristournes qui auraient dues être engrangées par la Direction générale de la Marine marchande mais qui auraient été éludées de ses caisses.

A en croire, les membre de ce syndicats, ce montant aurait dû être consacré pour partie à la construction du siège de la Marine marchande, ainsi qu’au paiement de deux trimestres d’arriérés de primes de rendement aux agents, à l’achat des véhicules pour le service et à l’apurement d’une partie de la dette du loyer de l’actuel siège.

Cette nouvelle affaire illustre la volonté des autorités gabonaises de lutter fermement contre la corruption. En début de semaine, le maire de Libreville, Léandre Nzué, et de ses collaborateurs, ont été eux aussi placés sous mandat de dépôt et écroués. Fin 2019, une trentaine d’ex-hauts responsables publics, dont l’ex-directeur de cabinet de la Présidence, Brice Laccruche Alihanga, avaient subi le même sort.

Le 8 juin 2019, dans un discours considéré comme celui du « changement », le président Ali Bongo Ondimba avait dénoncé la corruption qualifiée d' »endémique » au Gabon, avant d’annoncer plusieurs initiatives visant à l’éradiquer. Il est manifestement, depuis, passé de la parole aux actes.