Gabon-Angola : Attendu jeudi à Libreville, Joao Lourenço évoquera-t-il avec Ali Bongo la lutte anti-corruption ?

Ali Bongo et Joao Lourenço en septembre 2017 à l'occasion de la cérémonie d'investiture du nouveau président angolais © DR

Le président angolais, Joao Lourenço se rendra dans la capitale gabonaise ce jeudi 16 janvier. Il s’entretiendra avec son homologue, Ali Bongo Ondimba. Les deux hommes ont pour point commun de mener dans leur pays respectif une « guerre » contre la corruption.

Il s’agira de la première visite au Gabon de Joao Lourenço depuis que celui-ci a été élu chef de l’Etat en 2017. La durée de son séjour (un ou deux jours) n’a pas été précisée. A cette occasion, le numéro un angolais s’entretiendra en tête-à-tête avec le président Ali Bongo Ondimba. Le chef de l’Etat gabonais préside la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) dont le siège est à Libreville et dont l’Angola est l’un des onze pays membres.

Les deux hommes aborderont sans doute la question de la lutte anti-corruption qui est au cœur de l’actualité en Angola comme au Gabon. Depuis l’accession au pouvoir de Joao Lourenço, plusieurs proches de l’ex-président dos Santos ont été mis en cause par la justice pour enrichissement illicite. C’est le cas notamment des enfants de l’ex-chef de l’Etat, son fils Filimino dont le procès est en cours et sa fille, Isabel dos Santos, réputée être la femme la plus riche d’Afrique, qui a fui l’Angola pour les Emirats arabes unis.

Au même moment à Libreville se déroule, depuis novembre dernier, une opération anti-corruption dite « Scorpion » qui a conduit à l’interpellation d’une trentaine de cadres de la haute administration, dont plusieurs ministres et l’ex-directeur de cabinet de la présidence. Vingt d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt.

Plus de trente chefs d’Etat reçus par Ali Bongo à Libreville depuis mai 2019

Joao Lourenço est l’un des trente chefs d’Etat a avoir été reçu par Ali Bongo à Libreville depuis mai dernier. En décembre 2019, le numéro un gabonais, qui a désormais récupéré d’un AVC survenu un an plus tôt et repris l’ensemble des commandes du pays après avoir été contraint de déléguer – a effectué son grand retour sur la scène diplomatique en présidant un sommet extraordinaire de la CEEAC qualifié d’historique (lire notre article).

En ce début d’année, le président Ali Bongo Ondimba devrait renouer avec ses déplacements à l’international, un exercice qu’il affectionne tout particulièrement. Il pourrait notamment assister à la prochaine assemblée générale de l’Union africaine prévue début février à Addis-Abeba.