La décision a été prise hier en conseil des ministres. Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a demis de ses fonctions de conseiller à la présidence de la République Alfred Edmond Nziengui Madoungou, un proche de Maixent Accrombessi. Pour l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo, il s’agit d’un nouveau coup dur.
Contrairement aux habitudes, ledit conseil n’a acté aucune nomination. En revanche, il aura procédé à un limogeage. Un événement car cela n’est pas si fréquent. « Monsieur Alfred Edmond Nziengui Madoungou, précédemment Conseiller du Président de la République, est remis à la disposition de son administration d’origine », indique le communiqué sanctionnant le conseil des ministres qui s’est tenu vendredi 27 avril au Palais du Bord de mer.
Originaire de la province de la Ngounié dans le département de l’Ogoulou, Alfred Edmond Nziengui Madoungou, qui se faisait appelé dit « V », a été l’un des conseillers les plus en vue lors du premier septennat (de 2009 à 2016) – très décrié – d’Ali Bongo Ondimba. « Du temps de sa splendeur, Alfred Edmond Nziengui Madoungou était très influent et très craint », explique un ancien membre du cabinet du président qui l’a longtemps côtoyé.
Mais depuis, l’homme était tombé en disgrâce. Il y a quelque temps, Le tribunal de Mouila avait inculpé cinq de ses proches pour « association de malfaiteurs et assassinat avec prélèvement d’organes humains ». Si Alfred Edmond Nziengui Madoungou n’avait pas directement été mis en cause dans le cadre de cette affaire de « crimes rituels », son image dans l’opinion – déjà passablement écornée en raison de son train de vie extravagant et de son parc automobile impressionnant – s’était un peu plus dégradée au point de ternir l’image du président.
Nouveau coup dur pour Maixent Accrombessi
Pour Maixent Accrombessi, il s’agit d’un nouveau coup dur. L’ex-directeur de cabinet du Président Ali Bongo était en effet très proche d’Alfred Edmond Nziengui Madoungou, qui fut l’un de ses protégés. « Il fait partie d’une équipe et d’une époque que beaucoup de Gabonais souhaiteraient voir révolues », analyse un professeur en science politique de l’Université Omar Bongo de Libreville.
Ainsi, un à un, les soutiens de « Maixent » sont démis de leur fonction ou bien sont sur la sellette, à l’instar du ministre du Budget, Jean-Fidèle Otandault, soupçonné de jouer contre son camp. Certains commentateurs voit dans le limogeage d’Alfred Edmond Nziengui Madoungou un nouveau signe de la montée en puissance de l’actuel Directeur de cabinet du président gabonais, Brice Laccruche Alihanga. Populaire, contrairement à son prédécesseur, celui-ci s’emploie depuis sa nomination en août 2017, à la demande du chef de l’Etat gabonais, de remettre en ordre de marche une administration présidentielle jusqu’alors désorganisée tout en coupant court à certaines dérives bien connues sous le septennat précédent.