France : Au tour du premier ministre de s’en prendre à La France Insoumise de Mélenchon et Obono, accusée de propager la « haine de la France »

Le premier ministre français, Jean Castex, invité dimanche 1er novembre 2020 du journal télévisé du soir de TF1 © DR

Invité du grand journal télévisé de TF1, Jean Castex n’a pas mâché ses mots à l’encontre de ceux qu’il accuse de propager la haine de la France. Dans son viseur, figure notamment La France Insoumise, taxée par le gouvernement de « complicité intellectuelle » avec l’islamisme et d’accointances avec la mouvance décoloniale. Deux courants qui ont pour point commun, sous des formes différentes, de prôner la haine de la France. 

« Beaucoup de gens nous trouvent trop naïfs. Que l’Etat droit laisse trop de libertés (à ceux qui veulent détruire la France) », fait remarquer la journaliste de TF1, exprimant en cela le point de vue de l’écrasante majorité des Français.

Ce à quoi le premier ministre français répond : « Il faut faire deux choses majeures. La première, mener le combat idéologique. Cet ennemi cherche d’abord à nous diviser en répandant la haine, la violence, à rompre, à fracturer la communauté nationale. Je veux ici dénoncer toutes les compromissions qui ont eu cours pendant trop d’années ; les justifications à cet islamisme radical. Nous devrions ainsi nous auto-flageller, regretter la colonisation, ou je ne sais quoi encore », a vitupéré le premier ministre français.

Sans la citer expressément, le chef du gouvernement français, nommé en juillet dernier, vise notamment La France Insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon dont la députée franco-gabonaise Danielle Obono est l’une des figures en France de l’idéologie indigéniste. Idéologie qui essentialise à outrance des individus, qui prône la repentance de la France pour l’esclavage et la colonisation, qui dénonce un supposé « racisme systémique » au sein de la police française ou encore qui refuse de condamner les attentats commis en janvier 2015 contre le journal satirique Charlie Hebdo.

La salve du premier ministre français fait suite aux accusations en « islamo-gauchisme » portées contre LFI par de nombreux membres du gouvernement (le ministre de l’Intérieur, de l’Economie, de l’Education nationale…), mais aussi par des responsables politiques de tous bords (les anciens premiers ministres socialistes Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, la vice-présidente du groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, etc.) ou encore de très nombreux intellectuels.

Au lendemain de l’assassinat particulièrement barbare du professeur d’Histoire-Géographie au collège, Samuel Paty, Me Richard Malka avait ainsi déclaré : « On ne peut être à la fois Obono et Charlie Hebdo ». « La parole s’est libérée, les langues se sont déliées, les masques commencent à tomber », explique un grand politologue français membre du CEVIPOF à Science Po Paris.

Un coup dur pour Jean Ping

Le débat qui a lieu en France trouve un écho au Gabon. Danielle Obono, qui est une des figures de La France Insoumise et de l’indigénisme en France, est aussi l’une des égéries de la frange radicale de la diaspora gabonaise en France, mais également la courroie de transmission des préoccupations des opposants gabonais au sein du Parlement français, à commencer par Jean Ping qui régulièrement sollicite LFI pour en faire son porte-voix dans la dénonciation du pouvoir gabonais (lire notre article).

La complaisance, voire la « complicité intellectuelle » avec de LFI, aujourd’hui mise à nue et dénoncée par la quasi-totalité de la classe politique française, avec des courants idéologiques divers mais qui ont tous en commun de prôner une haine de la France et in fine une forme de séparatisme, fait perdre tout crédit à ce qui était probablement le dernier levier d’influence du patron de la CNR à l’international.