Fact checking : Faux, le Gabon ne figure pas « parmi les 10 pays les plus risqués au monde selon l’indicateur de la Coface »

La Coface, société française spécialisée dans l'assurance-crédit, est mondialement reconnue © DR

C’est pourtant ce qu’a assuré le média pro-opposition Gabon Media Time. Il s’agit en réalité d’une fake news, comme il en pullule ces derniers temps dans la presse en ligne gabonaise faute d’intervention appropriée de la part des pouvoirs publics.

Le laisser-faire dans la presse en ligne gabonaise n’est pas sans conséquence.

Hier, mercredi 10 février, le site d’information en ligne Gabon Media Time, a publié un article au titre tapageur : « Le Gabon parmi les 10 pays les plus risqués au monde selon l’indicateur de la Coface ».

Et le site d’information d’assurer, tout de go, que le Gabon « se classe désormais en très mauvaise compagnie puisqu’il est juste devant l’Uzbekistan et le Turkmenistan dans ce top 10. Juste derrière le Laos et l’Irak ».

Vérifications faites directement sur le site de la Coface (nous publions les liens pour que nos lecteurs puissent le vérifier par eux-mêmes), il n’en est… absolument rien.

Dans le classement réalisé par la Coface, la plus mauvaise catégorie (E) comporte 13 pays, dont 5 en Afrique (Burundi, l’Erytrée, Lybie, Soudan, Zimbabwe), 2 en Amérique (Cuba et Vénézuela), deux en Asie (Afghanistan, Corée du Nord) et deux au Moyen-Orient (Irak, Iran, Syrie, Yémen) (cliquez sur ce lien pour vérifier).

Le Gabon n’y figure donc pas. Et pour cause, celui-ci est classé dans de meilleures catégories : C en risque pays et D en environnement des affaires (cliquez sur ce lien pour vérifier).

Sanctions inexistantes ou inadaptées 

Face à un tel travestissement de données, on ne peut que s’interroger sur les motivations de Gabon Media Time, connu pour avoir fait du Gabon bashing l’un de ses fonds de commerce.

Pour ce professeur en sciences de la communication de l’UOB, cet article illustre une dérive plus générale qui n’est pas prête, selon lui, d’être contrariée. « La plupart des médias en ligne continue de diffuser de fausses informations car ils savent que, dans 99 % des cas, ils passeront entre les mailles du filet. Les procédures actuelles sont trop lourdes, insuffisamment réactives, et donc inadaptées à l’environnement digital dans lequel prospère la presse en ligne. S’il y avait des sanctions rapides et automatiques, comme la publication obligatoire d’un démenti ou une amende suffisamment dissuasive, décernée au terme d’une procédure contradictoire mais accélérée, le phénomène s’estomperait de lui-même », explique l’universitaire. « Mais », prévient-il, « il faut pour cela une volonté politique ».

Il est d’autant plus nécessaire que cette volonté se manifeste qu’à l’évidence, le but poursuivi à travers la publication de pareil article n’est autre que de dissuader les potentiels investisseurs de s’intéresser au Gabon et donc de freiner la relance, ce qui signifie moins de croissance pour notre pays et moins d’emplois pour nos populations.