Elections législatives au Gabon : entre Jean Ping et Jean Gaspard Ntoutoume Ayi le divorce est consommé

Jean Gaspard Ntoutoume Ayi a décidé de se présenter aux élections législatives à venir dans le deuxième arrondissement de la commune d'Akanda contre l'avis de Jean Ping dont il fut le porte-parole lors de l'élection présidentielle d'août 2016 @ facebook.com/JGNA2018

Jean Ping, l’ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2016, est farouchement contre une participation de l’opposition aux futures élections législatives auxquelles a décidé de participer Jean Gaspard Ntoutoume-Ayi, son ancien porte-parole. Ce dernier sera candidat dans le deuxième arrondissement de la commune d’Akanda. Pour le leader de la CNR, il s’agit d’un nouveau camouflet.

Pour l’opposition gabonaise, le temps de l’union sacrée lors de la présidentielle de 2016 n’est décidément plus qu’un lointain souvenir. Déjà divisée sur le fait de participer ou non au gouvernement, celle-ci se déchire désormais au sujet des élections législatives prévues prochainement. Il y a ceux qui souhaitent les boycotter et ceux qui entendent y participer.

Le chef de fil des partisans du boycott n’est autre que le leader de la Coalition pour la Nouvelle République, Jean Ping. Alors que son étoile était il y a deux ans à son zénith, celle-ci a beaucoup pâli depuis. En effet, la très grande majorité des partis d’opposition qui l’ont soutenu en 2016 entendent bien, eux, prendre part au prochain scrutin. « Ce serait une erreur de ne pas le faire », confie l’une des figures de l’opposition. L’Union Nationale (UN), le Rassemblement Héritage et Modernité, etc., se sont prononcés en faveur d’une participation aux élections législatives.

Nouveau coup dur pour Jean Ping, son ancien porte-parole lors de l’élection présidentielle de 2016, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, a à son tour fait savoir qu’il prendrait part à ce scrutin. Il a donc lui aussi décidé de passer outre les consignes du président de la CNR, au risque de contrarier un peu plus l’autorité de ce dernier, et de présenter sous l’étiquette de l’Union Nationale (UN) dans le deuxième arrondissement de la commune d’Akanda.

Une décision en apparence surprenante si l’on en juge à la proximité entre les deux hommes. Mais depuis plusieurs mois, selon leurs proches, « Jean et Jean Gaspard étaient en froid. Ils divergeaient profondément sur la stratégie à suivre. Depuis, quelque temps, ils ne s’adressent presque plus la parole. Jean Gaspard a eu des mots très durs à l’encontre de Jean [Ping] », confie un ami commun. Ces derniers temps en effet, la tension était palpable entre les deux hommes.

Il y a quelques jours, lors d’une réunion avec un poignée de militants sur le terrain, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi avait déclaré que « c’[était] en participant à toutes les élections dans notre pays que nous aurons la chance de pouvoir changer les choses. Ce n’est pas en restant sans rien faire ou en comptant systématiquement sur une quelconque aide extérieur. L’objectif est d’occuper le plus de siège possible après ces élections. Ce qui nous permettra d’avoir le plus de voix lorsqu’il s’agira de voter les lois ». Une critique à peine voilée de la stratégie prônée par son ex-mentor. Entre les deux hommes, le divorce semble définitivement consommé.