Le parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a rendu public lundi 13 août sa liste de 143 candidats aux législatives du 6 octobre prochain. 65 % d’entre eux se présenteront pour la première fois. Conséquence : plusieurs barons ont été poussés vers la sortie. Exemple dans le Haut-Ogooué, le fief du président Ali Bongo Ondimba.
Prime au renouvellement pour le PDG, le parti au pouvoir depuis un demi-siècle au Gabon, à l’occasion des élections législatives des 6 et 27 octobre prochain. Mécaniquement, cela signifie que certains poids lourds de la vie politique gabonaise ont été mis sur la touche (lire notre précédent article). La province du Haut-Ogooué, le fief d’Ali Bongo Ondimba, en est la parfaite illustration.
Dans le département de Sébé-Brikolo, les deux barons locaux du PDG, Paul Toungui et Luc Oyoubi, ont été évincés au profit de deux nouvelles figures, Mathias Otounga Ossibadjouo (1er siège) et d’Arnaud Calixte Engadji Alandji (2ème siège).
Dans la commune de Franceville, si l’inamovible Jean-Pierre Oyiba se présentera une nouvelle fois (1er siège du 1er arrondissement), il perdra sans doute en influence dans les années à venir au profit de Justin Ndoudangoye, le nouveau ministre des Transports (2ème siège du 2ème arrondissement)
A Mounana et le département de Lébombi-Léyou, Hervé Patrick Opiangah, le président de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS), parti membre de la majorité, a été préféré au ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Mines, Christian Magnagna.
Dans le département des Plateaux, à Léconi et dans le canton Djouya, exit Ludovic Ngodjiga. Les candidats du PDG seront Chantal Akouosso (1er siège) et Adolphe Débat-Passanthère (2ème siège).
A Bakoumba, Célestin Bayoga Nembé a été poussé vers la sortie. C’est Jean François Yanda, un revenant, qui a été investi par le parti au pouvoir.
Dans le département de l’Ogooué-Letili, c’est l’ancien adjoint au directeur général de Comilog et actuel directeur de l’Ecole des mines et de la métallurgie de Moanda, Etienne Mvoula, qui se présentera avec l’investiture du PDG en lieu et place de Jean Claude Mpono.
A Bongoville, le cousin du président Ali Bongo, Ernest Mpouho, devra céder sa place à Malika Bongo Ondimba, petite-fille de feu Omar Bongo Ondimba.
« En matière de renouvellement, le camarade président Ali Bongo Ondimba n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, fait observer un responsable du PDG dans le Haut-Ogooué », qui explique que « la condition à l’acceptation du renouvellement, c’était une réelle implantation locale ». En somme, fini les parachutages comme lors des scrutins précédents.
Au PDG, certains caciques grincent des dents. Ils auront peut-être l’occasion de se recycler à l’occasion des élections locales. Celles-ci auront lieu en effet en même temps que le premier tour des législatives, le 6 octobre prochain. A moins que le PDG et son président ne décident de poursuivre sa cure de renouvellement…
