Au Gabon, le Parti démocratique gabonais (au pouvoir) vient de rendre publique la liste des investitures pour les élections législatives à venir. Le taux de renouvellement par rapport au dernier scrutin de 2011 est particulièrement important : 65 %. Les candidatures de proximité, émanant de personnalités jouissant d’une reconnaissance auprès des populations locales, ont été privilégiées au détriment des traditionnelles « tambouilles politiciennes » qui ont prévalu jusqu’alors.
Le PDG, qui a fêté cette année ses cinquante ans, fait peau neuve. Le parti au pouvoir vient de rendre public la liste des investitures en vue des élections législatives à venir (6 et 27 octobre prochain). 65 % des candidats qui se présenteront à ce scrutin sous la bannière du parti au pouvoir seront de nouveaux candidats. En matière de renouvellement, le PDG n’a donc pas fait semblant.
Fini les parachutés
Exit donc certains barons et fini les parachutés. A quelques exceptions près, l’écrasante majorité des candidats du PDG ont une implantation très forte dans leur circonscriptions. « Le critère de l’implantation locale, autrement dit de la proximité avec les populations, a été l’un des critères essentiels dans l’octroi de ces investitures », reconnait un responsable du parti au pouvoir. Pour le reste, on observe un savant mélange entre expérience, jeunesse, féminisation et ouverture à la société civile.
« C’est un mouvement sans précédent dans l’histoire du PDG », analyse un professeur en science politique de l’UOB. « Manifestement, Ali Bongo Ondimba, qui est également le président du parti et qui conserve la haute main sur les investitures, a tenu à apporter des correctifs importants par rapport au dernier scrutin de 2011 », poursuit cet universitaire avant de conclure : « le fait que les élections législatives soient couplés avec les locales contribuera sans doute à amplifier cette vague de renouvellement car les candidats chercheront à courrir un seul lièvre à la fois, ce qui liberera mécaniquement des postes pour de nouveaux prétendants. »
Le renouvellement viendra non pas de l’alternance au pouvoir entre majorité et opposition mais de la capacité du PDG à se transformer de l’intérieur
Au Gabon, le premier tour des élections législatives aura lieu le 6 octobre, soit le même jour que les élections locales. Le second tour des législatives sera, quant à lui, organisé le 27 octobre. Le PDG, le parti au pouvoir, partira favori de ces scrutins face à une opposition divisée sur le fait d’y participer ou non et en proie à de vives tensions sous fond de querelle de leadership.
Par conséquent, pour les observateurs, le renouvellement viendra non pas de l’alternance au pouvoir entre majorité et opposition (impossible en l’état compte tenu des rapports de force politiques actuels) mais de la capacité du PDG à se transformer de l’intérieur sur le modèle, par exemple, de l’ANC en Afrique du Sud ou du MPLA en Angola.
