Elections législatives au Gabon : après l’AJEV, Bruno Ben Moubamba s’en prend à Olam et s’attire les critiques de ses proches

Bruno Ben Moubamba, le très éphémère ex-vice premier ministre d'Ali Bongo Ondimba taxé de paranoïa par certains de ses proches © facebook.com/BBMoubamba

Après avoir accusé l’Association des jeunes émergents (AJEV) de chercher à saper sa candidature aux élections législatives, Bruno Ben Moubamba, accuse cette fois-ci la société Olam d’aider le vice-président Pierre Claver Maganga Moussavou à le déstabiliser dans la localité de Moabi. Certains de ses proches, qui parlent d’une fuite en avant et déplorent une perte de crédibilité du fait de propos outranciers, évoquent une forme de paranoïa. Ils ont décidé de prendre leurs distances avec l’éphémère ex-vice premier ministre. 

« Bruno est dans une fuite en avant. Il se décrédibilise tout seul par ses accusations à l’emporte-pièce et ses propos outranciers », déplore l’un de ses soutiens à Moabi, chef-lieu du département de Douigny dans la province de la Nyanga où Bruno Ben Moubamba, le président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR), compte se présenter lors des élections législatives à venir. Un autre de ces soutiens parle plus trivialement d’un « pétage de plombs » depuis son limogeage du gouvernement en XX.

Ces réactions font suite à une nouvelle salve d’accusations formulées ce weekend, sur les réseaux sociaux, par l’éphémère ex-vice-premier ministre d’Ali Bongo Ondimba. Après avoir pointé du doigt l’AJEV il y a quelques jours, ce dernier cible désormais le groupe Olam qu’il soupçonne de vouloir torpiller sa candidature.

« Je suis vraiment surpris que l’entreprise Olam dont je respecte le DG ait accepté d’accompagner financièrement le vice-président de la République et son parti pour m’attaquer politiquement à Moabi », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Et celui-ci d’évoquer notamment la mise à disposition par Olam de camions et de bus en faveur de Pierre Claver Maganga Moussavou pour acheminer les partisans de ce dernier depuis des provinces voisines à destination de Moabi.

Propos outranciers et paranoïa

A cela, rien de tout à fait surprenant. L’homme est en effet coutumier des propos d’estrade et autres coups de gueule. Exemple le 4 juillet dernier, M. Ben Moubamba disait accepter de participer à un débat en direct sur un média local au motif qu’il n’aurait, selon lui, « pas traversé les flammes de l’enfer ces dernières années pour se faire piétiner par de petits prédateurs nés avec une cuillère en or dans la bouche », ajoutant qu’il n’avait « pas sacrifié sa réputation en 2016 pour se faire tuer par de petits personnages sans signatures politique personnelle ».

« J’ai beaucoup d’amitié pour Bruno. Mais depuis qu’il a été révoqué du gouvernement, il s’enfonce dans une forme aiguë de paranoïa. Pour lui, ce sont les autres qui sont à l’origine de ses déconvenues en politique. Je crains malheureusement que la cause, ce soit lui et seulement lui », déplore l’un de ses ex-lieutenants à Moabi qui a décidé de prendre ses distances avec l’ancien vice-premier ministre, à l’instar d’autres de ses proches.

Outre Olam, l’AJEV et tant d’autres, Bruno Ben Moubamba n’avait pas hésité il y a quelques mois à accuser également l’ancien ministre Yves Fernand Manfoumbi et le premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet de vouloir « monter un plan contre [lui] pour l’anéantir »