Fébrile à l’approche des législatives et redoutant une débâcle électorale, Bruno Ben Moubamba en appelle à Ali Bongo

Bruno Ben Moubamba, l'ex-vice-Premier ministre, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement

Bruno Ben Moubamba est inquiet. Et il ne le cache plus. Alors que les élections législatives se profilent à l’horizon, l’ex-vice-Premier ministre, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement, craint une débâcle électorale. Fébrile, il en appelle à Ali Bongo qu’il a pourtant fortement critiqué ces derniers mois. 

« Il n’a cessé d’accuser le président de la République de déloyauté à son égard. Et pourtant il l’appelle au secours », s’amuse un habitant de Moabi, chef-lieu du département de Douigny dans la Nyanga. C’est dans cette circonscription que Bruno Ben Moubamba, le président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR), se présentera lors du prochain scrutin législatif qui devrait se tenir dans les semaines à venir.

Mais voilà, l’ex-vice-Premier ministre, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement, qui n’a guère brillé lors de son passage au gouvernement, si ce n’est par ses frasques est fébrile. Et aujourd’hui, le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a plus le vent en poupe. Une situation d’autant plus compliquée qu’à l’occasion des prochaines élections, il devra affronter une vive concurrence de la part de nouvelles figures.

A ses malheurs, Bruno Ben Moubamba a une explication toute trouvée : l’Association des Jeunes Émergents Volontaires (AJEV). Et tous les arguments sont bons pour tenter de la décrédibiliser. « J’ai constaté avec effroi que mon neveu le candidat de l’AJEV a quasiment détruit les ponts du ministère des Travaux publics, sans l’accord du ministère sur la route qui relie Moabi au village de mes ancêtres, Mandilou. Ils ont bouché des lits de rivière, coupé des arbres qui ne leurs appartiennent pas et mis en danger la vie des populations », a déclaré Bruno Ben Moubamba à nos confrères de Gabon Media Time.

Jaloux et aigri

Mais la réalité est toute autre. « L’Association des Jeunes Émergents Volontaires s’est montrée très active depuis deux ans à Moabi dans le domaine de l’éducation, du social, de l’aménagement, etc., avec des réalisations tangibles pour les populations, ce qui a eu le don d’agacer les apparatchiks politiques locaux qui ont plutôt brillé par leur discrétion, comprenez leur absence d’implication« , explique un professeur d’école.

Les électeurs de Moabi manifestement ne sont pas dupes. « Ben Moubamba n’a jamais rien fait pour nous. On ne le voit qu’au moment des élections. Il sent que ce sera difficile pour lui ; du coup, plutôt que de se concentrer sur sa campagne, il s’attaque à ses adversaires en toute mauvaise foi », indique un père de famille qui vit dans la localité. « Mais nous ne sommes pas dupes », rétorque son voisin. « Nous jugeons sur les actes, pas sur les paroles. Et Ben Moubamba a plus parlé qu’agit. Depuis qu’il a été écarté du gouvernement, il est devenu jaloux et aigri. De toute façon, il appartient au passé. Maintenant, ce qu’on veut ici, c’est du concret et du renouveau », lâche-t-il en conclusion de notre échange.